Une journée merdique
Datte: 25/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
vengeance,
jalousie,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
pénétratio,
regrets,
occasion,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... biceps bardés de gris-gris. Il affecte une dégaine de mauvais garçon mais on pressent que c’est un genre qu’il se donne. Entre nous, gros nounours ne nous semble pas bien méchant.
En revanche, l’autre, celui qui affole nos cœurs, il nous intimide. Son nom, Razakh, sonne comme un coup de sabre et pour un peu on le verrait bien aussi tranchant. Question classe, il en a, plein, dans l’allure et le port de tête mais il y a aussi une certaine raideur et de la froideur. On le lit sur son visage dont les traits bien dessinés, réguliers et parfaitement symétriques, restent figés. Un masque de cire, beau mais pas vivant. Seuls ses yeux dénoncent cette vie qu’on cherche chez lui. Deux perles noires qui pétillent d’un éclat hypnotique, deux lasers propres à caresser aussi bien qu’à disséquer.
Comme moi, Zeinabou ne jure que par le candidat du musée Grévin. Aïcha pour sa part n’en démord pas, encore qu’elle nuance :
— J’épouse le gros et prends l’autre comme amant, tranche-t-elle avec un sens de la synthèse et une détermination que je ne lui soupçonnais pas.
Les goûts et les couleurs… je crois que le colosse l’attendrit mais pour moi y a pas photo, je suis attirée par le prince pirate même si je pressens que le risque est grand de me brûler les ailes. Encore faudrait-il qu’il s’intéresse à moi, celui-là. Ce n’est apparemment pas gagné.
Son collègue, l’élu d’Aïcha, est en revanche plus démonstratif et j’apprends avant longtemps tout l’intérêt qu’il me porte. C’est ...
... flatteur mais je ne suis pas Aïcha, j’ignore ses avances.
ooo000ooo
Sauf le jour mémorable… Mais c’est différent.
Les circonstances font que les Camerounais s’apprêtent à partir alors que je quitte mon service. Ibrahima me propose de me pousser jusqu’au club parce que c’est là que je vais. C’est la première fois que je monte avec eux mais je n’ai pas de raison de me méfier. On se tasse tous les trois sur la banquette du pick-up, moi coincée entre le malabar et le bonze. La proximité incontournable des deux mâles me met mal à l’aise. Ce commerce avec l’Afrique virile me perturbe et tout y contribue, les odeurs entêtantes aussi bien que les échanges inopinés via nos pores interposés, de simples touchers depuis l’effleurement imperceptible jusqu’au carambolage intempestif selon les aléas de la piste.
Le grand marionnettiste tire les ficelles. Eux ne font rien, n’ébauchent rien ni moi non plus d’ailleurs, encore que je ne me maîtrise plus à force de tant me contrôler. Tétanisée que je suis, pétrifiée et ballottée, réceptacle passif de tous ces attouchements tout à fait imprévisibles qui n’en contribuent pas moins touche après touche à susciter ma fièvre.
Ai-je du désir ? Des intentions ? Que nenni ! je n’en suis pas là ; juste une effervescence voluptueuse. Mes priorités du moment sont triviales : rester digne, épier mes compagnons et accessoirement écouter mes émotions. Ces missions, les principales autant que l’accessoire, absorbent toute mon énergie. C’est tout juste ...