Passage à l'acte - Histoires de Sexe

Passage à l'acte

Retraite. Vite, un endroit pour me cacher. La grande tenture qui masque une fenêtre fera l’affaire, j’espère. Je me glisse derrière, retenant ma respiration, tentant de ne faire aucun mouvement. Sandrine arrive dans la pièce, décroche le téléphone. Quelques mots, un soupir, puis elle raccroche. Elodie est juste derrière elle :

— Rien de grave ?
— Non, c’est juste mon patron qui a besoin de moi au bar, une de mes collègues est malade. Je dois y aller tout de suite répond ma cousine, attrapant au vol une tenue de travail adéquate.
— Euh… d’accord, d’accord, balbutie Elodie, mais que fait-on pour Sophie ? Elle sait, maintenant…
— Ne t’inquiète pas, elle sait être discrète. Et je vais lui parler, très bientôt.
— Pour lui dire quoi ? Que tu es lesbienne, que tu couches avec sa meilleure amie ?

Elodie se met à sangloter.

— Je n’aurais jamais dû lui dire, je suis désolée…

Sandrine s’approcha doucement d’Elodie, la serra dans ses bras.

— Habille-toi, mon ange, et n’aie pas honte de ce que nous faisons. Quel mal peut-il y avoir dans tout ça, vu le plaisir que nous en retirons ? Allez, prépare-toi, on doit y aller.

Trois minutes plus tard, toutes deux quittaient l’appartement. J’attendis encore un peu avant de sortir de ma cachette, puis je sortis à mon tour. Tout en bas, j’entendis la porte de l’immeuble claquer. La voie était libre…

De retour dans mon propre appartement, je m’affalais dans mon canapé, incapable de penser à autre chose que ce que je venais de ...

... voir et d’entendre. Le sommeil me gagna, mes rêves devinrent troublés… jusqu’à ce que mon maudit portable sonne.

Le numéro appelant était celui d’Elodie, mais je ne décrochai pas. Une minute après, c’était au tour du fixe de retentir, mais je me retins. Quand vint le temps du bip et du message, la voix d’Elodie hésita :

— Euh… Salut, c’est Elodie… Ben, j’espère que ta rando s’est bien passée… Euh, il faudrait qu’on se voie assez rapidement, tu es disponible ce soir ? Rappelle-moi vite.

Trois jours passèrent, pendant lesquels les messages s’accumulèrent sur mes messageries, d’Elodie comme de ma cousine. J’avais adopté la politique de l’autruche, séchant les cours de fac pour éviter de croiser Elodie, mais je savais qu’un jour ou l’autre, cela devrait cesser. C’est pourquoi un soir j’ouvris la porte quand quelqu’un sonna, priant de toutes mes forces pour que ce ne soit pas Elodie.

C’était Sandrine, furieuse.

— Alors, tu te planques ? A quoi tu joues, là ? Ecoute, il faut qu’on parle vraiment.

Je fis oui de la tête, et la laissai entrer. Un mini conseil de famille, donc…

Assises dans le canapé, buvant chacune une bière, personne n’osait commencer. Sandrine prit sur elle pour abattre ses cartes :

— Bon, je sais que tu sais pour Elodie et moi. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu n’as pas répondu à mes messages, ni aux siens. Qu’est-ce qui te dérange ? Le fait que deux femmes couchent ensemble ?

Alors je lui racontai tout. Tout depuis ma piètre ...