1. Histoire des libertines (26) : Christine de Suède, la reine bisexuelle.


    Datte: 18/05/2019, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... manières de soudard choquent, elle y frôle le corps de la célèbre courtisane Ninon de Lenclos, dont nous reparlerons.
    
    On ne peut manquer d'évoquer la rencontre en 1656 de Christine de Suède avec Ninon de Lenclos (1620-1705), alors en résidence surveillée chez les religieuses de Lagny pour la punir de son « libertinage».
    
    Christine, au bout de deux heures d’entretien, aurait demandé à Ninon de se mettre nue devant elle ; et celle-ci se serait exécutée, « avec une grande lenteur et des gestes savants »
    
    CHRISTINE, FEMME MODERNE ?
    
    La reine Christine incarne ce que l’on peut trouver de plus complexe et de plus contrastant dans une personnalité. Christine de Suède apparaît comme un personnage complexe : entière, quasiment frénétique dans ses engouements, ni belle ni élégante…
    
    Christine de Suède mérite notre attention, parce qu'en tant que femme, elle pose aujourd'hui encore, des questions sur ce que nous appelons : « féminité » et « masculinité »
    
    Passionnée, dispendieuse, criminelle, savante, amie des plus grands érudits de son temps, comme le philosophe Descartes, telle fut Christine, qui régna sur la Suède ; Il y a une grande modernité chez ce personnage, femme de pouvoir et de culture aux mœurs libres, qui renonça au mariage et s’habillait en homme. Son indépendance et son esprit suscitent encore aujourd’hui fascination et admiration
    
    La reine Christine était laide et séduisante, plus mâle que les hommes de guerre, plus politique que ses diplomates, plus ...
    ... érudite que ses savants.
    
    Tiraillée entre le masculin et le féminin, entre foi et savoir, entre la rigueur de Luther et les splendeurs du catholicisme, entre son amour pour les femmes et l’Etat qui exige un héritier, Christine de Suède cherchait la vérité, sa vérité - en dépit de la rapacité des nobles, de l’ardeur des prétendants, de la folie de sa mère et surtout, en dépit des fulgurances de ses propres passions.
    
    CHRISTINE ET MOI
    
    J’ai choisi de parler de Christine dans cette rubrique consacrée aux grandes libertines de l’histoire, parce qu’incontestablement, dans sa manière de vivre, elle en fût une. Ses choix ont choqué son époque et l’ont d’ailleurs conduit à choisir sa liberté plutôt que le pouvoir.
    
    Le meurtre de son amant Giovanni Monaldeschi ne peut évidemment qu’inspirer l’horreur.
    
    Il était cependant important que, dans ces récits, il y ait aussi des femmes bisexuelles ou lesbiennes, et il y en aura d’autres, dont je parlerai, que leur bisexualité soit contestée (comme la reine Marie-Antoinette) ou avérée (comme Lady Hamilton, Juliette Récamier, Mme de Staël, Colette), qu’elles soient bisexuelles (comme Simone de Beauvoir) ou lesbiennes exclusives (comme Natalie Clifford Barney ou Renée Vivien)
    
    Il est toutefois à noter que, malgré mes recherches, Christine de Suède est la première bisexuelle assumée dont je parle depuis la poétesse Sappho !
    
    Cela ne veut pas dire que le saphisme avait disparu entre temps, mais seulement qu’il était l’objet d’une telle ...