Histoire des libertines (26) : Christine de Suède, la reine bisexuelle.
Datte: 18/05/2019,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
Christine de Suède (1626-1689) fut reine de Suède de 1632, à la mort de son père Gustave-Adolphe. Souhaitant se convertir au catholicisme, elle abdique en 1654, et se retire à Rome, où elle meurt en 1689. Une reine scandaleuse et moderne !
REINE A SIX ANS
Enfant unique de Gustave II Adolphe et de Marie-Éléonore, fille de l'électeur de Brandebourg, elle est élevée comme un garçon. Son père trouve la mort à la bataille de Lützen en 1632, alors qu'elle n'a que six ans. Sa mère névrosée la néglige.
Christine monte sur le trône sans opposition, sous la tutelle du chancelier Axel Oxenstierna, le très compétent « Richelieu » suédois. Elle reçoit un enseignement sévère. Oxenstierna est retenu en Allemagne par les péripéties de la guerre de Trente Ans et ne revient en Suède qu'en 1636. Son premier geste est d'éloigner la reine douairière, dont la santé mentale a été altérée par la mort de son mari, afin d'éviter son influence néfaste sur la jeune Christine qui a dix ans. C'est sa tante Catherine, comtesse des Deux-Ponts qui tint le rôle de mentor féminin.
Vive, curieuse, élevée comme un garçon, Christine parle français, allemand, italien et latin aussi bien que suédois. Elle invite savants et artistes à sa cour, puis vient à leur rencontre. Elle demande même des cours de philosophie à René Descartes !
Amoureuse des lettres et des arts, elle désirait transformer Stockholm en une Athènes brillante consacrée aux fêtes et aux études. Elle y fit venir Descartes qui, arrivé ...
... en octobre 1649, passa des heures à s’entretenir avec elle dans des salles glacées, prit froid et mourut le 11 février 1650.
FASCINEE PAR LE LIBERTINAGE, ELLE REFUSE DE SE MARIER
Majeure en 1644, Christine est couronnée en 1650. Les préoccupations de son entourage se portent sur la pérennité de la dynastie, et donc sur les projets de mariage. Le premier prétendant n'est autre que son cousin Charles-Gustave (le futur Charles X), mais Christine a une préférence pour le comte Magnus Gabriel De la Gardie. Il était beau, et avait quatre ans de plus que la reine Christine. Elle le connaissait bien, car la mère de Magnus, Ebba Brahe, avait été la maîtresse de son père. Christine a toutefois en horreur les liens du mariage et va pousser son amant et favori à épouser Marie-Euphrosyne), la sœur de Charles-Gustave, donc sa cousine.
La reine Christine fut bientôt fascinée par le libertinage, elle se mit à dévorer les passages obscènes du Satiricon, puis se pencha avec curiosité sur les poèmes lesbiens.
Elle s’enticha d’un français nommé Bourdelot, qui sera « son professeur d’immoralité » : cet homme moitié abbé, moitié médecin l’avait guéri d’une fièvre. Il passait pour magicien, et eut bientôt une influence « néfaste » sur la jeune reine. Il détourna la reine du peu de foi qu’elle avait encore.
Le mécontentement gronde en Suède, à cause des manières de Christine, de son goût pour les modes étrangères, des dépenses exorbitantes de son sacre, de ses libéralités vis-à-vis de ...