1. Le minou de la voisine


    Datte: 16/05/2019, Catégories: fh, voisins, douche, noculotte, Oral aliments, zoo, Humour Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... résidents ne se plaignaient pas. Évidemment, madame Dupuis est sourde comme un pot, et ceux du dessous font presque autant de boucan que lui avec leurs marmots. Il n’y a que moi pour passer pour une emmerdeuse, moi qui ne suis que locataire, gros sous-entendu signifiant « Si tu n’es pas contente, tu te casses. »
    
    Je me dis que si je passe la soirée dehors je ne l’entendrai pas et, avec un peu de chance, à mon retour il se sera calmé. Je me glisse sous la douche. Les gouttes d’eau tiède frappent ma peau et la caressent. Je présente mon côté pile et mon côté face au jet, puis mes cheveux ; c’en est presque sensuel. J’adore cet instant où tous mes muscles se relâchent et la fatigue semble s’évacuer avec l’eau qui ruisselle sur mon corps. Je choisis avec soin le shampoing et le gel douche que je vais utiliser : j’en possède toute une panoplie, un pour chaque situation.
    
    Je me savonne ; ça mousse, ça brille, ça fait des bulles et ça sent bon. J’aime fermer l’eau lors de ce cérémonial, justement pour que çamoussifie le plus possible : un côté petite fille qui me colle encore à la peau, celle qui se cachait dans la baignoire et surgissait en riant hors des bulles tel un squale de fête foraine.
    
    Un petit courant d’air frais me fait frissonner…
    
    Un courant d’air… pourquoi ? Seule la fenêtre du balcon est ouverte. Je sors de la douche couverte de savon et je vois avec effroi la porte d’entrée béante. L’aurais-je mal fermée tout à l’heure ? La serrure fait la capricieuse. ...
    ... Possible ; en arrivant, j’étais tellement épuisée par cette chaleur…
    
    Je vais pour claquer cette satanée porte quand mon sang se fige, mon cœur s’arrête, mes fesses se racornissent d’effroi. Je vois l’adorable queue touffue et bleutée de Zébulon s’agiter par l’entrebâillement.
    
    — Non, Zébulon, rentre.
    
    Tu parles, je vois son appendice caudal disparaître ; mon chat chéri erre dans l’immeuble. Il va se sauver dans les rues, se faire écraser, se faire bouffer par un chien, être transformé en kébab, en descente de lit, que sais-je encore… les scénarios les plus épouvantables se bousculent sous mon crâne.
    
    Je n’hésite pas une seule seconde : je me précipite derrière lui. Le couloir fait environ vingt-cinq mètres de long, avec une porte qui mène vers les escaliers, une autre qui ouvre vers l’ascenseur et cinq autres vers les appartements : le mien, celui du furieux, celui de madame Dupuis – qui doit dormir –, celui des Martin (en vacances) et un autre inoccupé pour l’instant.
    
    Mon Zébulon se promène, la queue en l’air, content de lui. Il découvre un monde inconnu ; il ne sort de chez moi que pour aller chez le vétérinaire dans une « boîte à chat », alors c’est dire s’il déguste sa liberté, l’animal !
    
    — Zébulon, mon petit Zéb, viens voir maman.
    
    Tu parles ! Autant deviser avec la statue du coin de la rue. Je me dis que, arrivé au fond du couloir, il va bien s’arrêter, et là je vais le choper.
    
    Essayez d’attraper un chat qui n’en a pas envie !
    
    Il se retourne, me regarde ...
«1234...12»