1. Le minou de la voisine


    Datte: 16/05/2019, Catégories: fh, voisins, douche, noculotte, Oral aliments, zoo, Humour Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    Je prends ma douche, bien paisiblement, après une dure journée de boulot. La canicule n’arrangeant guère les affaires, ma peau devient gluante de transpiration ; je crains que des odeurs piquantes n’émanent de ma petite personne. Sitôt rentrée chez moi, je fais un gros câlin à Zébulon, mon amour de matou, puis me déshabille, mets mes effets humides dans le lave-linge et me sers un grand verre de jus de citron et un autre de rosé bien frais. Par la fenêtre ouverte une petite brise me sèche, me rafraîchit et me hérisse la peau. Je me sens bien.
    
    J’erre nue dans mon appart, sachant pertinemment que le voisin d’en face, voyeur à ses heures, ne m’espionne pas, occupé qu’il est à reluquer les baigneuses à La Grande Motte, lieu prédestiné pour un énergumène tel que lui et son activité favorite.
    
    Je songe à ma soirée à venir : petit repas léger, puis virée en boîte pour tenter de trouver un individu mâle, bien de sa personne, qui pourrait égayer ma nuit, voire le week-end. Pas plus : je ne tiens pas à m’attacher plus que quelques jours à un homme. J’aime les hommes, mais en dose homéopathique ; j’aime trop ma liberté pour m’attacher ainsi. La crainte de l’inconnu m’empêche aussi de me lancer dans une relation durable. Nombre de mes amies se sont retrouvées le cœur en miette après avoir cru trouver le véritable amour.
    
    Mon seul amour, c’est Zébulon, mon Nebelung&#8317¹&#8318 énigmatique.
    
    Je vais pour prendre ma douche lorsqu’un son épouvantable retentit chez l’ahuri ...
    ... d’à-côté.
    
    Ce personnage m’horripile autant que des ongles sur un tableau. Vêtu sans recherche, toujours en jean/tee-shirt/baskets quelle que soit la saison. En hiver consent-il juste à mettre un pull. Grand, brun, les cheveux presque aux épaules, pour le peu que je le croise dans l’immeuble il affiche toujours la même dégaine, bras ballants, regard vague, épaules voûtées. Il ne doit pas dépasser les trente ans ; pourtant, de dos il en fait… trente-et-un. Un genre deGaston Lagaffe en plus mou.
    
    Mais ce qui me fout le plus en rogne, c’est cette musique qui retentit aux moments les plus inopportuns, comme lorsque que je m’endors ou, pire encore, en pleine séance de sexe intense avec un bel inconnu, au moment de l’extase ultime :Dzimboumboumtralala, il balance ses décibels ; adieu bel orgasme, adieu apaisement des sens.
    
    Car ce personnage ne se contente pas de jouer pour lui, il en fait profiter le voisinage.À donf la sono !
    
    À chaque fois, même rituel : je frappe sur les murs, je hurle pour qu’il cesse ce boucan de sauvage ; parfois je frappe à sa porte et je lui gueule au visage de baisser le son. À chaque fois il me fait un petit « Désolé, je ne pensais pas que c’était si fort. » Il baisse le son, jusqu’à la fois suivante. Même mon Zébulon stresse à chaque épisode sonore ; il grogne, rabat les oreilles, hérisse le poil, qu’il a fort épais.
    
    J’en ai bien parlé au syndic, mais celui-ci m’a dit que ce type était propriétaire de son appartement, et qu’à part moi les autres ...
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