0202 Colère, regrets, remords, coup de fil et vent d’Autan.
Datte: 28/02/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... faire comprendre qu’il s’en voulait pour ce qui s’était passé, parce que cela avait éloigné son pote de lui, parce qu’il savait qu’il m’avait fait du mal.
C’était un Thibault en détresse, une détresse qui était pourtant la même qu’avant ses « aveux » : le « roc » était à genoux, et je n’ai pas su lui tendre une main pour l’aider à se relever. Je m’en veux horriblement.
Je me rends compte que dans cette histoire, Thibault a tout perdu, et même cette nuit passée avec Jérém ne lui aura rien apporté, que des remords et de la culpabilité. Finalement, dans cette histoire, Thibault a plus perdu que moi.
Elodie a certainement raison, là encore. Si cette nuit-là Jéjé et Thib se sont donnés du plaisir, c’est parce qu’ils en avaient besoin, plus qu’une envie c’était un besoin : parce que Jérém était paumé, perdu, et parce que Thibault voulait le protéger ; se donner du plaisir, c’est probablement la seule solution qu’ils avaient trouvée pour tenter d’apaiser leur mal-être.
Je réalise que j’ai été profondément injuste avec Thibault : car, au fond, ma colère est moins dans le fait que les deux potes aient couché ensemble, que dans le fait de ne pas avoir su retenir Jérém, d’avoir capitulé devant la difficulté, d’avoir baissé les bras trop tôt. C’est à moi que j’en veux, et c’est contre Thibault que je reporte ma colère.
Oui, définitivement, Thibault est un garçon adorable, quelqu’un de vraiment spécial : je ne peux pas lui en vouloir éternellement à cause d’un moment de ...
... faiblesse, surtout en sachant ce qu’il a enduré pendant toutes ces années de complicité, de proximité, d’attirance latente, cachée, ambiguë vis-à-vis de Jérém.
D’autant plus que je devine très bien sa frustration, car j’ai connu la même pendant les trois années du lycée ; une frustration qui a été encore plus importante que la mienne, car elle s’est étirée sur tant d’années ; une frustration encore plus dure à supporter, en raison du fait que Thibault a été amené à côtoyer régulièrement, et dans tant de situations, ce pote dont il était amoureux et à qui il ne pouvait pas avouer ses sentiments.
Oui, là encore, la cousine a raison : qu’est-ce que j’aurais fait, moi, à la place de Thibault ?
Soudainement, je me rends compte qu’en l’espace de quelques heures, en reprenant toutes mes équations, je suis passé de l’ancien résultat : (Tout oublier, tout laisser derrière moi) au nouveau résultat : (Maîtriser ma colère au plus vite et faire un pas vers Thibault… et un autre vers Jérém…).
Je réalise que, s’il est vrai qu’il y a dans le renoncement une forme de soulagement, il est tout aussi vrai que renoncer c’est aussi la voie de la facilité, de la faiblesse ; renoncer, c’est se rendre devant quelque chose qui est hors de notre portée. Et qu’il le sera d’autant plus du fait de notre renoncement.
Quand on aime vraiment, on tente tout, vraiment : on essaie, on échoue, on essaie encore, et encore, et encore ; quand on aime vraiment, il n’y a pas d’obstacles insurmontables, « ...