1. Retour de l'internat (1)


    Datte: 09/05/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Swingme, Source: Xstory

    ... de traces de sueur et colle à son torse insuffisamment musclé. Non décidément, il ne me plait pas, l’excitation va retomber s’il reste là trop longtemps.
    
    Je renifle et tourne la tête vers le paysage qui défile. La montagne me paraît soudainement passionnante. Je n’ai pas engagé la conversation, même pas souri, même un idiot comprendrait le message. Les minutes qui s’égrènent me semblent des heures, je lutte pour ne pas regarder dans sa direction, mais je surveille par le reflet de la vitre crasseuse qu’il est toujours là, dans l’indécision la plus complète. Il a parfois le regard vissé sur mon anatomie. Ce qui me plaisait tout à l’heure me dégoûte à présent. Qu’il retire ces sales yeux de mes cuisses !
    
    Enfin, il se lève en soupirant. Son retour qu’il espérait triomphant n’est que railleries et ricanements. Les tapes sur l’épaule de félicitations, imaginées quelques minutes auparavant, se transforment en traits d’ironie humiliants, mais je m’en moque, j’en suis débarrassée. Il me faut un bon moment pour chasser cet épisode de mon esprit, et me concentrer sur mon objectif initial : arriver le plus vite possible, retrouver mon copain et… mmm…
    
    Progressivement des images savoureuses s’impriment dans mon esprit, souvenirs de ...
    ... nos derniers ébats mêlés de fantasmes générés par les confessions de mes camarades d’internat. Je me sens me détendre, je suis bien, malgré l’impatience qui me tiraille. Les minutes passent, dans une sérénité relative, les militaires du fond se sont un peu calmés.
    
    Un grincement métallique à vous glacer les sangs retentit soudainement et emplit le wagon de sa plainte stridente. Instantanément un sentiment de panique étreint chaque passager. Le train nous semble tanguer dangereusement. En réalité, il ralentit seulement. Il finit par s’immobiliser, sous nos regards médusés, au milieu du long pont suspendu qui enjambe la vallée que nous devons traverser pour rejoindre la civilisation.
    
    Stoppés ainsi au-dessus du vide, le moindre bruit, le moindre souffle de vent faisant osciller notre habitacle fait monter notre terreur d’un cran. Un crachotement salvateur se fait enfin entendre, et nous devinons plus qu’autre chose le message du contrôleur : "suite à un problème technique, le train est momentanément immobilisé. Surtout ne descendez pas sur les rails sans en avoir reçu l’ordre d’un membre de l’équipage".
    
    Me voilà bien : cent mètres au-dessus de la terre ferme, prisonnière de mon wagon, en compagnie d’une meute de militaires… 
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