1. Retour de l'internat (1)


    Datte: 09/05/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Swingme, Source: Xstory

    Enfin, le train est annoncé en gare. Déjà presque une demi-heure que je piaffe sur ce quai. Je suis habillée légèrement, nu-pieds, jupette évasée, débardeur blanc, string et soutien-gorge en dentelles, chapeau de paille, alors que j’attends impatiemment le train régional qui va traverser la montagne et me ramener chez moi.
    
    Je me demande souvent si j’en veux ou pas à mes parents de m’avoir envoyée dans cet internat à l’autre bout de la région : d’un côté je ne vois pas souvent mon copain et mes amies, de l’autre je suis libre, loin de l’autorité, je me suis fait d’autres connaissances, et ce n’est que plus fort avec mon chéri quand on se retrouve, alors mon cœur balance.
    
    Ce qui est sûr, c’est qu’à 19 ans, ces semaines sans le voir m’ont paru des mois, voire des années. Je suis en manque, j’ai très envie de lui. Je sens une moiteur sourdre au creux de mes reins, cela doit faire une semaine que j’ai la culotte qui palpite. J’ai dû me soulager dans la touffeur de mes draps, la nuit dernière, et j’ai hâte d’autres mains sur mon corps, d’une langue étrangère, d’un corps qui m’écrase, et d’une autre sensation que celle de mes doigts qui me pénètrent. Alors en cette surprenante chaleur de mai, je laisse avec plaisir l’air de la montagne me rafraîchir, s’engouffrer sous ma jupe et sous mon haut, caresser mes cuisses et mon ventre, atténuant légèrement mon brûlant désir.
    
    Dans un grincement métallique, le train stoppe finalement sa course folle. J’entre dans le premier ...
    ... wagon qui se présente à moi, choisis un carré, m’affale sur une banquette et jette mon sac de voyage sur celle en face de moi. J’y étends aussi mes jambes après avoir libéré mes pieds. Le signal est clair, il me semble, que je réserve deux places pour moi, voire quatre si les autres passagers ont un tant soit peu de jugeote.
    
    D’ailleurs, je les entends, ils ne tardent pas à me rejoindre. Ils sont un peu bruyants à mon goût, sans doute se connaissent-ils. Le troupeau arrive de derrière moi et me dépasse. Je comprends mieux l’impression de groupe que leur jacassage laisse deviner : ce sont des militaires en permission.
    
    Le dernier individu croise mon regard. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je ne baisse pas les yeux. Est-ce l’envie qui me tiraille le ventre ? Un brusque désir de défier quelqu’un ? Ou m’a-t-il prise par surprise ? Peu importe, parfois on ne sait pas expliquer son comportement, on agit juste par instinct. Je le sens ralentir. C’est infime, mais je suis sûre qu’il a hésité. Il a quand même passé son chemin.
    
    La meute s’installe à l’autre bout du wagon. Ça parle fort, ça rit. Ça chuchote tout d’un coup, puis ça rit de plus belle. Le rouge me monte aux joues, je les imagine poussant mon militaire à venir provoquer le destin. Je ne le souhaite pas, j’aime mon copain et lui suis fidèle, et en même temps… je crois que j’en ai furieusement envie. Je me sens joueuse, je veux être désirée.
    
    Dans le noir total de nos nuits d’internat, il n’est pas rare que les ...
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