1. Les bonnes manières selon Brodsky


    Datte: 08/05/2019, Catégories: Humour grossexe, nonéro, exercice, perles, revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... contre mon cœur, malgré les rythmes fous, je veux sentir mon corps par ton corps épousé… mais je m’éloigne du propos.
    
    Ce texte, donc, est un encouragement aux critiques littéraires à apporter une attention soutenue à la manière dont désormais ils rédigeront leurs commentaires. Je le dis et le répète : OUI à la critique, à l’ironie, à l’indignation, à la destruction en règle d’un texte, au carnage, au pillage, à la bombe à neutrons… à condition de faire cela avec un minimum de talent. Comme disait l’autre : « Et c’est tellement plus mignon de se faire traiter de con… en chanson. »
    
    En chanson, mais pas seulement : « Essaye depuis trente ans que je le connais de faire un roman. Il n’y arrivera jamais. » écrivait Céline à propos de Blaise Cendrars. Ou encore : « Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde. […] Comment quelques hommes ont pu s’amouracher de cette latrine ? » (Baudelaire, à propos de George Sand)
    
    On le voit, la critique perfide, fielleuse, écrite avec du vitriol à la place de l’encre est un art aussi majestueux et pertinent que l’écriture d’un texte classique, de SF, de cul, de cul classique, ou de cul fantastique comme celui de ma voisine que j’astique dans ma dernière fiction scientifique.
    
    Mais (dira le lecteur lambda – et seulement lui, car de toute évidence l’Admirateur Brodskyen voit parfaitement où je veux en venir), mais dans quel but Brodsky, le phare de la pensée de ce XXIe siècle balbutiant, écrit-il tout cela ? C’est qu’il y en a marre, ...
    ... ou plutôt « Ya basta ! » comme disait le sous-commandant Marcos, de lire des âneries du genre : « Brodsky arrive à faire en vulgaire et pas drôle une blague éculée en moins d’une semaine sur une actu débile. Et ça prend 16 mini. Bah c’est bien les gars ! »
    
    Afin de préserver la dignité qui est due à ce genre de travail, nous ne donnerons pas le nom de l’auteur de cette critique ; nous nous contenterons d’analyser le commentaire.
    
    « Brodsky arrive à faire en vulgaire […] » : jusque-là, tout est bon, quoique notre Divin Détracteur aurait pu ajouter : « Chez Brodsky, le vulgaire est un art qui apporte à la langue parlée ses lettres de noblesse. » Mais bon, admettons que la fielleuse ait eu envie de me traîner dans le caniveau. Là, elle aurait dû écrire : « Je ne peux prétendre que Brodsky est vulgaire sans faire un stupide pléonasme, tant cet écrivain incarne la vulgarité. » Ah, mon pauvre faux ami… Si vous aviez commencé ainsi votre critique, je vous aurais sucé la queue au lieu de vous botter le cul. Mais voyons la suite…
    
    « […] et pas drôle une blague éculée en moins d’une semaine sur une actu débile. Et ça prend 16 mini. Bah c’est bien les gars ! » : passons sur la drôlerie avérée ou non d’un texte qui était en réalité une étude sociologique pointilleuse, et non pas un texte marrant comme certains l’ont cru (mais d’autres l’ont cuite m’a-t-on dit). Passons sur l’actu débile… Qu’y peut l’auteur ? Non, ce qui semble noircir le cœur (mais en a-t-il un ?) de notre asticot ...