1. L'escalier d'Escher


    Datte: 07/05/2019, Catégories: ff, fépilée, plage, caférestau, Voyeur / Exhib / Nudisme BDSM / Fétichisme Masturbation intermast, Oral mélo, consoler, Auteur: Claire Obscure, Source: Revebebe

    ... je comprends. Tu sais… je ne supporte pas de te faire du mal ; alors, quand tu dis que je suis méchante, ça…
    
    Je prends ses mains dans les miennes et les serre très fort.
    
    — Désolée, Val. Je ne voulais pas. Écoute… euh, si on allait manger ? Je voudrais te parler, et t’écouter aussi.
    
    […]
    
    Si ventre affamé n’a pas d’oreilles, je suis sûre aussi qu’on dit moins de bêtises le ventre plein.
    
    Nous avons trouvé un coin assez tranquille dans la cantine : une table contre la baie vitrée, assez éloignée des autres groupes pour ne pas être entendues.
    
    D’un commun accord, nous n’avons abordé aucun sujet sérieux pendant le repas. Il faut que je me lance maintenant. Je cherche mes mots en contemplant les arbres du campus. Du coin de l’œil, je vois que Val attend patiemment que je commence.
    
    — Voilà… Depuis mon, ma… tentative…
    
    Je déglutis péniblement ; c’est pas facile, tout ça.
    
    — …j’ai eu beaucoup de mal à « remonter ». J’ai refusé toute aide psy. Et puis… comme d’habitude, j’étais toute seule. Et c’était très bien comme ça, en définitive. J’ai… j’ai trouvé ma voie, je crois. Je sais qu’elle peut paraître bizarre.
    
    Le regard de Valérie semble me transpercer, mais elle fait « non » de la tête. Cela ne lui paraît donc pas bizarre de vouloir se foutre à poil tout le temps. D’un autre côté, elle fait pareil ; alors, hein ! Elle ne dit toujours rien. Je reprends donc.
    
    — J’ai vécu seule et malheureuse, puis à deux et malheureuse. Je me suis retrouvée seule et très ...
    ... malheureuse ; et puis, un peu par miracle, j’ai trouvé comment utiliser cette solitude. En faire quelque chose qui me fait du bien. En tout cas, qui me donne une forme de joie. Je peux pas expliquer.
    
    Je regarde Val dans les yeux, en quête d’une compréhension que je crois impossible ; en tout cas, j’y lis de la compassion. Pas de pitié, non : ça, je ne le supporterais pas ; mais il n’y en a pas l’ombre d’une trace. Rien que pour ça, Val, je t’adore.
    
    — Et puis… tu es arrivée. Toi, juste une copine comme ça. Et tu… tu as de nouveau tout bouleversé dans ma vie.
    
    Des larmes apparaissent au coin des yeux de Val… Merde, je fais pareil.
    
    — Ce que j’ai pas voulu ou pu voir mercredi matin, c’est que c’était un bon bouleversement. Je peux pas continuer à vivre seule comme ça. Je le sais. Mais je veux pas t’attirer dans les fonds abyssaux avec moi. J’ai l’impression d’être un trou noir, parfois.
    
    Je ne regarde plus Val ; j’ai baissé les yeux, mais pas pour cacher mes larmes : elles coulent beaucoup trop pour ça.
    
    — Et puis, et puis… enfin, on est deux filles. C’est quoi, notre avenir ? Je suis hétéro ; toi aussi. Voilà : on a eu un instant de folie sexuelle. Mais après ? Après, on fait quoi ? On devient quoi ? Des amies ?
    — Claire…
    
    Je renifle bruyamment, à la recherche d’un mouchoir. C’est elle qui me le tend.
    
    — Claire, je sais pas ce que je peux te dire sans te faire du mal. Je veux juste que tu saches que pour moi, c’était pas juste du sexe.
    — Merci, Val. Pour moi non ...
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