Naturibus et autres fantaisies - Histoires de Sexe

Naturibus et autres fantaisies

... tandis qu’il me tronche !

Il ouvre grands les yeux devant ma répartie un peu acerbe. Il est vrai que je ne l’ai pas habitué à un vocabulaire leste. Et puis zut, pour rester poli ! J’ai la chance d’avoir un amant avec la bénédiction de mon mari, le premier dans ma vie, avec qui tout va bien, je ne vais pas faire la fine bouche. Je pointe mon doigt sur sa poitrine, tout en continuant :

— Petit rappel nécessaire : c’est TOI qui m’as poussée dans ses bras. Et ce n’est pas faute de ma part d’avoir freiné ! Oui, André est mon amant et toi, tu es mon mari. Toi, tu as tes photos et ton fantasme assouvi ; André, il m’a moi, et il en abuse un peu, c’est vrai ; et moi, je découvre de nouvelles choses et j’ai du plaisir.
— Oui, oui, j’ai compris…

Dieu que mon homme est facile à contrer ! Est-ce que lui aussi aurait une tendance à être un soumis ? À bien y réfléchir, ce ne serait pas étonnant. Ce qui est étonnant, c’est que je m’en rende compte seulement maintenant, après des années de mariage. Plus calmement, je poursuis :

— Mais ce n’est pas pour autant que j’envisage de te quitter. Sauf si notre vie de couple n’est plus tenable. Tu es à l’origine de notre situation un peu spéciale, tu assumes, et tu ne me reproches rien. Ce n’est pas négociable !
— Comment ça ?
— Écoute, tout marchait bien entre nous avant. Bon, t’as un complexe avec la taille de ton sexe, soit. Mais je ne me suis jamais moquée de toi à ce sujet. Moi, un petit zob ou un énorme braquemart, je m’en fiche, ...

... du moment que j’ai ma part de plaisir.

Sous l’œil étonné de mon mari, je me fige sur place, une idée un peu particulière vient de me traverser l’esprit. Je l’exprime tout de suite :

— Je viens de penser à un truc…
— Vas-y, dis toujours…
— Au final, j’aurais peut-être pu être lesbienne…
— Lesbienne !? Toi, lesbienne ?
— Bah oui, pourquoi pas… du moment que j’ai ma part de plaisir, zizi ou pas zizi, tu sais…

Bon, je dois reconnaître que je suis loin de détester l’énorme engin de mon amant, et j’adore quand il me force, quand il rentre entièrement en moi. Mais finalement, si j’étais tombée sur une femme dominatrice, je n’aurais peut-être pas dit non. Mais avec des si et des peut-être, on refait le monde. Actuellement, je suis en charnière entre deux hommes : mon mari et mon amant, et je ne tiens pas à ce que ça dégénère.

Pour éviter une grosse digression, je reprends la parole :

— Passons, sinon je sens que tu vas me pondre un nouveau fantasme. Déjà, avec ton candaulisme, ce n’est pas triste, alors n’en ajoutons pas.
— Oh tu sais, moi, deux femmes entre elles, ça ne me dit pas de trop…
— C’est amusant que tu dises ça, car c’est pourtant un fantasme très répandu chez les hommes.

C’est alors que je réalise quelque chose. Je me penche vers mon homme, qui n’a toujours pas lâché ses photos, comme si c’était son trésor, son précieux :

— Attends, attends… ton candaulisme, ce n’est pas une façon de me faire l’amour par procuration, nanti d’un gros sexe, parce ...