1. Descente au Paradis (3)


    Datte: 03/05/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    ... différents d’affilés. Et après deux jours, quelqu’un a fini par se pointer. Il a commencé par enlever les premières pierres au-dessus de ma tronche, et quand j’ai pu bouger un doigt, il m’a sorti de la caillasse où je m’étais enterré.
    
    Marcel finit son café. Il sait que les blancs dans les discussions sont plus importants encore que la discussion elle-même. Suzanne s’est assise aussi. Son débardeur bâille un peu sur le devant, laissant à peine apercevoir la naissance de sa poitrine, et il doit faire des efforts colossaux pour ne pas baisser les yeux. Il la fixe, et elle maintient son regard. Quelle femme... Il prendra un malin plaisir à la dévergonder et à la dresser.
    
    — Quand j’ai retrouvé l’air libre, il m’a donné une gourde pleine de flotte que j’ai bue en moins de trois secondes secondes. Mes lèvres étaient tellement sèches que leurs peaux s’arrachaient toutes seules. Quand j’ai levé la tête, j’ai vu un ange : fringué classe, avec une canne et des souliers ultra-propres, t’auras vu ça petite... Un chapeau, et pas un pet de poussière sur tout l’ensemble, alors qu’on était en pleine montagne.
    
    Marcel a un nouveau silence, et Suzanne un mouvement de recul. Elle a compris où il veut en venir, et Marcel durcit son visage encore pour marquer le coup.
    
    — Mais tu l’as vu, déjà, hein ? Ce mec, c’était ton père. Il a sauvé mon cul et ma vie. J’étais minot à l’époque, je l’avais jamais vu, il venait d’acheter la maison, et j’étais jamais sorti de ce village de campagnards. ...
    ... T’imagines pas l’effet qui m’a fait ; sur le moment, j’ai même cru voir Dieu. Il m’a jamais rien demandé, et j’ai jamais pu le rembourser pour ça. Si je peux t’aider aujourd’hui, j’en fais une affaire personnelle.
    
    — Il ne nous en a jamais parlé...
    
    — Ton père a jamais été du genre à se vanter de quoi que ce soit petite, c’est pas à toi que je vais l’apprendre. Si ce n’est de sa fille peut-être.
    
    Suzanne s’est levée, le regard dans le vide. Eveiller des souvenirs est un bon moyen de mettre une personne dans de bonnes dispositions. Une larme se met à couler le long de sa joue, qu’elle essuie rapidement. Marcel reconnait sa mère dans ce caractère : rester fière, tout le temps. Il finira par apprivoiser cette fière belle femme. Il se lève, et en surprenant la jolie quadragénaire, la prend dans ses bras, compressant sa poitrine contre son torse. Il sent même les bretelles du soutien-gorge de la belle sous ses grosses patounes calleuses, prêtes à lui arracher le moindre bout de tissu. Mais non, ce n’est pas encore l’heure.
    
    — Je vais te filer un coup de main petite, et soit on va coincer c’t’enfant de putain, soit on fera en sorte de lui passer l’envie de faire le guignol.
    
    Contre toute attente, et malgré une longue hésitation, Suzanne passe ses mains autour de son vieux voisin, et l’enlace délicatement ; sans se mouiller, certes, mais l’intention est là. Elle a presque la voix qui tremble d’émotion, entre les souvenirs de son père et l’attention de la seule personne qui ...
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