Descente au Paradis (3)
Datte: 03/05/2019,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory
Suzanne sèche ses larmes. C’est à présent terminé : elle ne se laissera plus marcher dessus par cette chose. Au milieu de son jardin, la petite boîte aux motifs orientaux, avec à l’intérieur le godemichet en bois, est en train de brûler. D’ici quelques minutes, il ne restera plus que des cendres. Elle avait ouvert la boîte pour vérifier que ce ne soit pas une autre : en tombant sur l’objet, elle l’avait lancé au fond de la pièce, écorchant légèrement le gland du phallus avec une petite marque, presque imperceptible à l’œil nu. Elle avait rassemblé son courage, et voici qu’elle brûle l’objet.
Suzanne a peur : vous savez, les personnes les plus raisonnables et cartésiennes sont celles qui succombent le plus rapidement à la peur face à des phénomènes complètement inexplicables. Que le coffre se soit retrouvé dans sa chambre passe encore : quelqu’un aurait très bien pu l’amener là pour lui jouer un mauvais tour ; mais que de la terre se soit retrouvée étalée absolument partout, ça, c’était incompréhensible. D’autant que son esprit commence à lui jouer des tours : en touchant le phallus en bois, elle a cru entendre un léger, très léger, presque imperceptible chuchotement. Elle a alors immédiatement porté ses mains sur sa croix autour de son cou, en déglutissant. Qu’est-ce que c’était que cet objet ? Était-ce seulement son imagination ou un objet mystérieux porteur d’une magie démoniaque ? En se remémorant cette pensée, Suzanne se mord la lèvre.
Arrête tes bêtises, ...
... Suzanne. Quel âge as-tu ?
Justement, la peur n’a pas d’âge, et cet incident fait remonter ses vieilles frayeurs infantiles. Si elle peut expliquer le coffre dans sa chambre, c’est surtout la terre éparpillée partout autour du lit qui la dérange. Elle doit en avoir le cœur net.
La belle quadragénaire prend une douche, puis s’habille pour remonter sur la colline où elle a enterré le coffre. L’ascension n’est pas spécifiquement plus rude que la dernière fois, elle est même plus rapide : Suzanne est perdue dans ses pensées. Arrivée au sommet, elle emprunte le petit chemin de la dernière fois et finit par arriver jusqu’à la clairière. Là, elle s’effondre, la bouche grande ouverte, un frisson de terreur lui déchirait, remontant sa colonne vertébrale pour venir tordre son bulbe rachidien.
Derrière le rocher, là où elle avait enterré le coffre hier presque à la même heure, se tient un trou. Mais il ne s’agit pas d’un simple trou – chose à laquelle Suzanne s’attendait déjà. Le trou est parfaitement sphérique : un mètre de diamètre, cinquante centimètres de profondeur, et la terre est parfaitement lisse ; comme si une boule de billard de cette taille était simplement tombée du ciel et s’était enfoncée à mi-hauteur. Suzanne tremble et s’approche très lentement : l’adrénaline lui comprime la poitrine au point qu’elle a du mal à respirer. Arrivée au-dessus du trou, elle se rend compte de l’ampleur de la chose : la cavité est parfaite, sans un défaut. Comme si la terre n’avait pas été ...