Les métamorphoses du Diable
Datte: 29/04/2019,
Catégories:
historique,
Humour
fantastiqu,
merveilleu,
Auteur: Maître Secret, Source: Revebebe
... sauvage qui la cingle et la cambre de la tête aux pieds…
Lucifer se venge avec délectation des tortures que la belle lui a fait subir. Sexe et queue de triton s’enlacent dans le ventre de Fruige pour lui tordre les tripes dans une ardente tresse. Sa chair cède et se noue dans une tresse de feu quand, enfin, il libère le torrent de ses fluides démoniaques.
Agonie de voluptés trop puissantes pour une chair si frêle, maintenant qu’il l’abandonne, l’ondine coule au fond de l’onde. Longtemps, son corps défaille des contrecoups d’une copulation sans pareille. Comme une Ophélie, tel un grand lys mourant, elle dérive et soupire au milieu des nénuphars froissés. Les nymphéas et les lotus flottent autour d’elle et lui fredonnent une aubade câline. Des fleurs ont fait leur nid dans sa chevelure éparse, ses mains ondoient comme des nageoires, les castors à la queue caressante glissent sur sa poitrine et son ventre. Fruige file au milieu d’un cortège de poissons et de loutres fantasques. Elle dérive longuement entre deux eaux, flottant dans le courant, bercée de mille rêves où, sans trêve, il revient la combler.
En ayant terminé de ce savoureux entracte, Lucifer reprend figure humaine. Avec quelques difficultés. Le danger de ces métamorphoses qui chamboulent votre cervelle, c’est qu’il est difficile de s’en affranchir. Quel bonheur de ne plus penser à rien d’autre qu’au plaisir ! Quelle formidable tentation que celle qui voudrait vous enfermer à jamais dans la bestiale ...
... enveloppe d’une divinité orgiaque, aussi stupide que sa bite est énorme.
???
??
Malgré son envie de poursuivre cette enivrante débauche, le voilà homme discret mais de bonne prestance, entre deux âges mais vigoureux, plein de sagesse et de longanimité.
Des années de travail l’attendent.
Quand viendrait le Crépuscule des dieux, l’heure de l’ultime affrontement où, jusqu’au dernier, divinités, démiurges, demi-dieux, génies et autres esprits de l’univers s’affronteraient dans un dernier assaut, le monde serait surpris de le voir combattre dans les armées du Bien. Mêlée au demeurant confuse et changeante, car la plupart des dieux, à l’image des hommes qui les font, étaient, selon les heures, tantôt cléments, tantôt néfastes. Lui, le Diable, lui, le Ténébrion, il serait, sans faiblir, du côté de la Vie, du côté du Savoir et de la Raison. Combattant des lumières, il se dresserait contre l’Obscurantisme et les létales ténèbres. Il serait le défendeur de l’Amour contre les jalousies morbides d’un dieu frustré. Et son poids serait grand dans ce gigantesque conflit, car ses légions étaient puissantes de soixante-douze princes et de sept millions quatre cent cinq mille neuf cent vingt-six démons de tout rang, tous aguerris aux plus difficiles batailles.
Les détails du plan arrêtés, il prend congé de son cher Asmodée que ce spectacle égrillard n’a pu tirer de sa mélancolie. Belzébuth, que rien ne presse, reste introuvable. Il se presse, encore que, pour quitter les belles qui ...