Les amours mortes (1)
Datte: 13/04/2019,
Catégories:
Inceste / Tabou
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... prenant de l’âge promenait sous ses quinquets bleus, les traits de cet homme qu’elle avait aimé plus que tout. Et plus il grandissait, plus elle retrouvait Yann. Yann qui dansait dans son esprit, ce marin qui revenait la hanter certaines nuits.
Bien entendu, elle aurait pu retrouver mille et un prétendants. Ses jolis attraits de femme avaient plus d’une fois, faits se détourner des regards mâles sur son passage. Mais non ! Elle restait fidèle à une ombre, à un fantôme. Pourtant ses hanches étaient restées fines, son ventre plat et les invitations à danser au fest-noz du village n’avaient jamais manqué. Mais rien n’avait fait fléchir cette femme qui désormais affichait quarante-quatre hivers au compteur d’une vie simple. Le jour, pour survivre, Enora travaillait à la conserverie.
Oh ! Ce n’était pas le Pérou, non, juste un salaire qui lui permettait de faire vivre son gamin et surtout, éloignerait de la mer ce fils pour qui elle envisageait les meilleures études. Evan travaillait bien à l’école, sans trop se faire de souci. Il comblait d’aise cette maman un peu farfelue à ses yeux. Elle était douce et accompagnait son garçon, l’aidant pour ses devoirs du mieux qu’elle le pouvait. La petite bâtisse face à la mer restait calme et si souvent silencieuse. Lui, l’entendait certaines nuits, dans la chambre qu’elle occupait seule depuis… oui ! Elle pleurait très souvent, et depuis si longtemps.
Et là, c’était le quinzième anniversaire du départ de son père Yann. Dans ...
... l’eau son trou ne s’était jamais vraiment refermé. Enora, se frictionnait vigoureusement avec la serviette sortie du sac.
— Tiens ! Sèche-moi le dos Evan ! Tu veux bien ?
— Hein ?
— Ben quoi… je ne peux pas me rhabiller toute trempée. Allons ne fais pas l’enfant.
— Un jour il faudra que tu m’expliques pourquoi chaque année, tu reviens ici te baquer dans une mer aussi froide. Un coup à attraper du mal. Tu es un peu folle, non ?
— Ah ? Tu me crois dingue ? Bon sang mon fils, réfléchis juste un peu… tu sais quel jour nous sommes.
— Oui ! Une semaine avant Noël ! Un après-midi de décembre où ça caille et tu en vois beaucoup des gens assez fous pour se coller à la baille par une température de zéro degré ?
— Ecoute, je crois qu’à vingt ans tu devais pouvoir comprendre ce genre de chose. Aujourd’hui, ça fait quinze ans…
— Ah c’est donc ça, tu reviens donc tous les ans… pour cela ? C’est comme un pèlerinage ?
— Un peu ! Mais je dirais plutôt… une communion. Je nage un peu et j’ai l’impression que ton père le fait aussi, à mes côtés. Tu vois, une heure chaque année, il est plus présent. En tout cas bien plus qu’au cimetière où sa tombe vide ne m’inspire pas du tout.
— J’ai du mal à me souvenir moi de sa tête à papa. Je me rappelle pourtant ses cris, quand vous vous chamailliez !
— Oui… c’était un vrai breton, avec la tête dure comme le granit de notre région. Têtu comme un mulet, mais c’était ton père et mon mari.
— Pourquoi restes-tu toujours aussi ...