Luanda
Datte: 11/04/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
extracon,
nonéro,
Auteur: Jean Balun, Source: Revebebe
... cuisse, toujours fortuitement, ma main sagement sur mon genou, qui est l’objet de toute mon attention. Si je m’écarte un peu, sa cuisse revient au contact, mais pas immédiatement, c’est donc peut-être involontaire et dans ce cas toujours sans danger, je prends goût à cette gaminerie, mais commence à me sentir frustré. Maintenant j’ai envie de plus de câlins, le piège se referme sur moi, je me sens comme une mouche prise dans une fleur carnivore. Seule l’indifférence de Lydia peut encore me sauver.
La visite se révèle très intéressante, nous finalisons le contrat et convenons avec le recteur de nous revoir le lendemain à l’aéroport pour la remise des documents dûment signés. Le retour se passe aussi agréablement que l’aller. Même le chauffeur est de bonne humeur.
De retour sur le stand, Lydia a l’air un peu triste :
— Demain, vous allez partir et me laisser seule ! Je m’étais habituée à vous tous.
— Nous reviendrons l’année prochaine pour la foire, et peut-être même plus tôt, puisqu’il faudra installer le matériel qui vient d’être commandé, dis-je pour la consoler.
Marc vient avec ses gros sabots comme d’habitude :
— T’as qu’à venir gratter à la porte de Jean, je suis sûr qu’il t’ouvrira. Ça vaut la peine, il a une suite avec un très joli salon. Demande-lui donc son numéro de chambre !
La blague tombe un peu à plat, mais Marc a l’habitude de débiter les pires énormités sans froisser quiconque. Je continue donc à badiner avec Lydia, lui confirmant que ma ...
... suite comportait bien un agréable séjour avec canapé, TV à écran plat, etc.
— J’espère que ce n’est pas une invitation, me lâche la belle.
Je ne réponds pas, il vaut mieux se taire que de se prendre les pieds dans le tapis et se planter lamentablement.
Je suis à la fois déçu et soulagé. Je suis attiré – le mot est faible – par elle. Elle me rappelle celle qui fut ma première maîtresse, que j’avais follement aimée et dont la blessure de la rupture n’est pas vraiment guérie vingt-cinq ans après : même taille, même poitrine menue, même sourire espiègle et impénétrable – à la différence notable que la première était coréenne.
Mais je ne me sens pas prêt à tromper ma femme, qui ne me le pardonnerait pas. En lâche parfait, je laisse les événements décider pour moi. Le dernier rempart serait l’absence de préservatif ; pourquoi en aurais-je ? Je ne fais jamais d’écart ! On pourrait m’appeler Saint-Jean et me donner le bon Dieu sans confession !
Le jour du départ arrive, j’ai dormi en rêvant de Lydia, vêtue seulement d’une petite culotte en dentelle blanche. Même dans mes rêves, je suis – presque – sage !
À l’intense activité du remballage du matériel dans trois grandes caisses en bois succède une accalmie durant laquelle je monopolise Lydia, lui parle du Congo, son pays, que nous connaissons très bien, de nos autres voyages en Afrique, et même de ma femme, dont je lui montre des photos ; elle me parle de sa famille, de son père, marié trois fois, de ses deux enfants. ...