1. Les pensées d'autrui


    Datte: 06/04/2019, Catégories: fh, couple, médical, Oral fantastiqu, h+medical, Auteur: Louvilneau, Source: Revebebe

    ... mienne mais elles sont totalement relâchées. Sophie dort profondément.
    
    Et je réentends la voix :
    
    « … Oui, ce soir c’est moi qui commande ! Toi, tu te laisses faire… »
    
    « … oh ! le joli petit escargot… je l’avais jamais vu si petit, si mignon… »
    
    « … pourvu que l’opération ne l’aie pas rendu impuissant ! … »
    
    « … hum ! Attends, ma bouche va te réveiller… »
    
    Et je vois la bouche de Sophie esquisser le mouvement de téter.
    
    Je réalise enfin que j’« entends » le rêve de Sophie. Je suis abasourdi !
    
    Le mouvement de ses lèvres a sans doute été suffisant pour la réveiller. Elle relève la tête, voit que j’ai les yeux ouverts et alors me sourit tendrement. Elle me dit tout doucement :
    
    — Je t’aime.
    
    En même temps, j’entends au fond de ma tête :
    
    « … Oh oui, je t’aime, tu ne pourras jamais savoir combien je t’aime… »
    
    J’ouvre la bouche pour lui expliquer tout ce que je ressens quand la porte s’ouvre devant le professeur D. et toute sa cour d’assistants et d’étudiants.
    
    — Bonjour monsieur Debucq, comment vous sentez-vous ?
    — Mais très bien docteur, tellement heureux de retrouver mon intégrité, je me sens prêt à gambader.
    — Holà ! Comme vous y allez ! Votre tête est encore fragile. Il ne faut surtout pas la bousculer.
    
    Il se tourne vers Emmanuelle, l’infirmière de tout à l’heure :
    
    — Ce soir, monsieur Debucq pourra s’asseoir pendant quelques instants mais il faudra que quelqu’un vienne l’aider à se redresser puis à se recoucher.
    — Bien, monsieur.
    
    Je ...
    ... reprends la parole :
    
    — Est-ce que je peux boire un peu d’eau, j’ai soif ?
    — Oui, mais avec une pipette. Pour le moment, pas question de bouger. Ce soir, si vous le voulez, vous pourrez prendre un bol de bouillon.
    
    À ce moment-là, il s’est retourné vers les étudiants et a commencé un cours sur l’opération qu’il avait pratiquée.
    
    Emmanuelle est sortie puis revenue avec l’un de ces petits récipients fermés d’un couvercle avec une mini tétine.
    
    Elle sourit à Sophie, s’assoit sur le bord du lit et me présente la tétine.
    
    Je bois à toutes petites gorgées. Quel bonheur ce petit filet d’eau dans ma bouche desséchée ! Et puis, d’un geste presque maternel, elle pose sa main gauche sur mon front.
    
    Immédiatement, le voile bleu réapparaît :
    
    « … il n’a pas de fièvre… »
    
    « … mais quand l’autre emmerdeur va-t-il quitter la chambre ?
    
    Il pourrait faire ses cours ailleurs que chez mes malades… »
    
    Moi, je la regarde droit dans les yeux. De magnifiques yeux sombres, presque noirs, remplis de vie.
    
    « … quels beaux yeux il a… »
    
    Ses lèvres esquissent un sourire. Le bleu tourne au rose :
    
    « … il est bien conservé pour son âge, s’il me le demandait, je ne dirais peut-être pas non… »
    
    J’ai du mal à garder mon sérieux, je lâche la tétine :
    
    « … bon ! Ça y est, il a fini… »
    
    — Vous n’en voulez plus, monsieur ?
    — Non merci. Vous êtes gentille.
    
    Elle se tourne vers Sophie :
    
    — Vous avez vu, madame ? Vous pouvez le faire boire autant de fois qu’il le désire, mais ...
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