La bonbonnière rose...
Datte: 06/04/2019,
Catégories:
f,
fh,
fplusag,
inconnu,
prost,
Oral
préservati,
init,
tarifé,
Auteur: Jean-François, Source: Revebebe
... avait réfléchi, seule. Car, franchement, à qui s’en ouvrir ? À sa conseillère de l’ANPE ? Sûrement pas ! Alors elle s’était souvenue de toutes ces femmes qu’elle croisait matin, midi et soir, dans la rue Saint-Denis, à deux pas de l’atelier 233 et qui faisaient le tapin. Bien sûr, Theresa ne voulait ni devenir ni être comme ces dernières. Mais au moins, elles avaient du fric, un travail… Et puis depuis qu’elle cherchait du travail, Theresa avait découvert Internet, avait suivi une longue formation pour pouvoir surfer sur le Net et avait compris l’utilité des sites de rencontre.
Et elle avait sauté le pas.
Voilà, comment, depuis plus de cinq ans, Theresa dite Tess pour ses clients, travaillait, à domicile, de treize heures à dix-neuf heures, se réservant le samedi et le dimanche ainsi que ses matinées. Elle s’était fait une petite clientèle. Et de temps à autre, elle relançait son annonce et trouvait de nouvelles têtes. Elle attendait ses rendez-vous dans la rue avant de monter chez elle. Comme une vraie tapineuse. Au début, elle restait enfermée chez elle, mais elle avait découvert que la rencontre dans la rue, l’approche, la négociation sur le temps, le prix qui démarrait dans la rue faisait partie du rite obligé. Alors, elle s’était rendue à l’évidence : elle donnait rendez-vous à ses clients, au pied de chez elle, dehors, sur le trottoir.
Dans l’ensemble, c’étaient des gentils, ses clients. Ni plus fous, ni plus délurés, ni plus pervers que le quidam que l’on ...
... pouvait rencontrer dans la rue ou au coin du bar. Non, juste des types normaux qui s’ennuyaient dans la vie, avec bobonne, ou qui avaient besoin de changer de femme de temps en temps et qui étaient trop timides pour aborder les filles. Ils préféraient payer, avoir des amours tarifés, limités dans le temps plutôt qu’une maîtresse attitrée qui aurait pu compromettre leur petite vie rangée. Et puis, Tess coûtait quand même moins cher qu’une maîtresse, moins cher qu’un divorce et elle était d’une discrétion à toute épreuve. La preuve, elle évitait les fonds de teint et les rouges à lèvres qui laissaient des traces, les parfums qui s’imprégnaient à la peau de l’autre. Une discrétion qui faisait son charme et que ses clients appréciaient.
Et il n’était pas dans ses habitudes de ramasser un client dans la rue comme ce jeune homme qui la suivait.
Mais pour celui-là, elle s’était autorisé une exception, tant il avait tourné autour d’elle, faisant jusqu’à cinq fois le tour du pâté d’immeubles, la reluquant jusqu’à en avoir des gouttes de sueur à son approche. Il l’avait abordé, timidement en pointant une cigarette pour quémander du feu… un classique du genre, avait tout de suite flairé Theresa.
— Heu, vous auriez pas du feu… avait-il susurré.
— Non, désolé, je ne fume pas… Tu veux monter ?
— Hein ?
Il avait fait semblant de ne pas comprendre la question, pris au dépourvu et il n’avait plus su que dire.
— Euh, combien ?
— Ben 50 le premier quart d’heure, 90 la demi-heure, ...