La bonbonnière rose...
Datte: 06/04/2019,
Catégories:
f,
fh,
fplusag,
inconnu,
prost,
Oral
préservati,
init,
tarifé,
Auteur: Jean-François, Source: Revebebe
C’est à pas menus que Theresa, dite Tess, monte l’escalier pour la énième fois, dodelinant ses hanches à quelques centimètres du visage de son client. Elle le trouvait bien jeunot, un peu boutonneux, mais c’était un client et il valait mieux être dans la chambre que dehors, sous la pluie et dans le froid. Avec sa jupe serrée et courte, son imperméable ciré noir et ses cuissardes, elle sait quels effets elle peut provoquer, quels émois elle peut déclencher. Sa blondeur attire inévitablement le regard des hommes, concupiscents, et lui vaut les foudres de leurs femmes. L’œil de biche, légèrement fardé pour l’agrandir au maximum, ces prunelles violettes troublent ceux qu’elle aguiche et rares sont ceux qui résistent.
— Tu montes ?
— Heu… Combien ?
— 50 euros le premier quart d’heure… 90 la demi-heure…
Tess attend toujours patiemment que le client se décide. Elle sait qu’il ne faut ni le brusquer ni s’imposer plus. Dans le premier cas, le client fuit, dans le second il se montrerait pingre. Or, Tess n’est pas là pour rabioter ses services. Elle n’est pas là pour faire de l’abattage, comme toutes ces filles venues de l’Est et qui envahissent petit à petit les rues, cassent les prix, pratiquent une hygiène déplorable et finiront par rendre la prostitution comme un simple échange de marchandises, en oubliant que la marchandise, ici, c’est un corps, une étreinte, une relation entre un homme et une femme.
Ce n’est pas tant qu’elle a réellement choisi de faire ce métier, le ...
... plus vieux métier du monde. Mais Theresa avait eu un travail honnête, avant de se faire licencier, en même temps que les autres copines de l’atelier 233.
Theresa avait travaillé durant dix ans dans la confection comme « découpeuse de patrons ». En y repensant, aujourd’hui, elle découperait bien quelques patrons, mais des vrais et au hachoir s’il vous plaît, mais cette pensée-là c’est pour quand elle était amère ou qu’elle n’a pas travaillé. C’était un métier difficile celui de « découpeuse de patron ». Pas compliqué, mais qui demandait de la dextérité, du soin, de la rapidité et d’être économe. Et puis les machines étaient arrivées, les découpes au laser et les robots. Alors les patrons avaient préféré commander au Maghreb ou en Asie et ils avaient fermé les ateliers, les uns derrière les autres. Le 233 n’avait pas résisté longtemps et en moins d’un mois, elle s’était retrouvée à la rue, avec trois francs six sous comme prime de licenciement.
Passé les trois premiers mois, Theresa avait résisté à l’argent facile. Mais au fur et à mesure, il lui avait clairement apparu qu’elle ne retrouverait pas de travail. Elle avait essayé, en vain. Elle avait eu des rendez-vous, des sérieux et d’autres moins. Elle avait rencontré des fumistes, des idéalistes, des qui ne cessaient de la reluquer et quelques-uns qui lui avaient fait comprendre qu’un petit geste de sa part serait hautement avantageux pour faire avancer sa candidature, au milieu de dizaines d’autres.
Alors, Theresa ...