La police des activités virtuelles
Datte: 01/04/2019,
Catégories:
fh,
fhh,
Humour
policier,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... contact avec eux, et ce sans la moindre réussite.
— Nous savons précisément où ils se terrent, reprit l’inspecteur Forman, mais, pour entrer en contact avec eux, nous avons besoin de quelqu’un dont ils ne se méfient pas trop. Vous avez déjà été là-bas, vous leur avez déjà parlé, vous savez qui ils sont. Vous êtes exactement l’homme qu’il nous faut.
— Je ne vois pas du tout en quoi je pourrais vous aider.
— Vous n’aurez pas grand-chose à faire, seulement nous transmettre le maximum d’informations sur chacune des personnes actives dans ce réseau, et éventuellement "driver" un ou deux "mouchards".
— La seule fois où je suis allé là-bas, si j’ai parlé à trois personnes c’était le bout du monde, c’était eux qui m’y avaient invité, et là vous me demandez d’arriver et de dire : < bonjour je viens prendre un peu de vos nouvelles, dites-moi tout ce que vous pouvez… > C’est stupide ! Au contraire, ils vont se méfier de moi.
— Non, il vous suffit de leur dire que vous venez vous joindre à eux. D’après ce que nous savons, ils vous connaissent assez bien, en fait, au moins virtuellement. Ils vous accepteront facilement.
— Oh là là !
Je marquai un long silence, tentant de réfléchir rapidement à tout ce que cela impliquait.
— Et si je refuse ? finis-je par hasarder.
— Les prisons sont pleines de gens qui ont refusé nos propositions… me répondit l’inspecteur avec un demi-sourire.
— Je vois. Et qu’est-ce qui me garantit que je ne finirai pas quand même en prison ?
— Vous ...
... avez ma parole…
Super ! pensai-je. Tout se présente pour le mieux.
— Il vous faut une réponse maintenant ?
J’avais besoin de réfléchir. De peser le pour et le contre. Ou, en fait…
— Je vous laisse la journée pour réfléchir, et je reviendrai demain matin.
… de chercher un moyen de disparaître, de me faire oublier.
— Okay.
Et une journée ne me serait pas de trop.
— Tommy, sas !
Je raccompagnai le bienveillant inspecteur jusqu’au seuil de mon appartement. Mais, juste avant de s’éloigner, il se retourna une dernière fois, l’œil sombre :
— Ah, encore une chose, monsieur Shank. J’espère qu’il ne vous viendrait pas à l’idée de nous fausser compagnie d’ici demain matin…
Je le regardai droit dans les yeux, cherchant à deviner s’il avait lu mes pensées. Mais son visage restait de marbre, et il finit par me saluer d’un geste vague en tournant les talons. Je retournai dans l’appartement, perdu dans mes pensées.
Je fus réveillé en plein milieu de la nuit, comme prévu, par la voix sans émotion de Tommy.
— Bonjour, Gufti. Il est quatre heures du matin.
— Café ! ordonnai-je en retour, puis : "Veilleuse !".
Je ne voulais pas déclencher toutes les lumières de l’appartement, de peur que quelque "observateur" délégué par le sympathique inspecteur Forman ne le remarque. J’allai prendre une douche et refis rapidement le point sur la situation.
Il était hors de question d’accepter le marché de la PAV. L’accepter, c’aurait été trahir tout ce en quoi je ...