Eté au Grau du Roi - Histoires de Sexe

Eté au Grau du Roi

... mais d’abord il resterait coincé dans les embouteillages, et puis… ce n’est pas donné !
— Allez, mets ton casque, dit Joël la tutoyant volontairement. Dans un quart d’heure tu seras devant l’hôpital.
— Mais j’ai peur en moto, et puis derrière un homme…
— Et pourquoi ? Ah bon ! comprend le motard, tu es…
— Oui, nous sommes homos et fières de l’être !
— Sois tranquille, je ne te toucherai pas.

Dans un bruit de tonnerre, l’engin est reparti.Avec lui, elle va avoir la plus grande trouille de sa vie, mais pas pour son pucelage, pense Patrick.

Il reprend son travail, surtout la mise en place des couverts pour le soir et aide à la cuisine. Avec ses parents, il gère le restaurant. C’est le métier dont il rêve depuis toujours, il y baigne depuis l’enfance. Il a suivi des cours à l’école hôtelière et a eu son BTS. Depuis il travaille dans l’établissement. Sa sœur aînée, a préféré entrer dans une banque, elle est montée à Paris, a trouvé un mari et ils ont un enfant. Quant à Patrick, malgré ses vingt-six ans, il n’est pas pressé de se fixer. Grand, musclé, hâlé, un bon baratin, il a tout pour plaire, et il a des occasions l’été. Avec son copain Joël, ils repèrent vite les coups intéressants.

Dominant tous les bruits, le grondement caractéristique de l’engin de Joël signale son retour. Derrière lui la fille descend en titubant, comme si elle était ivre.

— Alors, comment va ta copine ?
— D’abord merci, sans toi, on m’a dit qu’on ne savait pas ce qui lui serait arrivé. ...

... Ils vont la garder deux ou trois jours, ils manquent de place. Mais enfin elle n’est plus en danger. Simplement il faudra qu’elle reste quelques jours à l’ombre, qu’une infirmière lui prodigue des soins. Pas de contact avec le sable, pas s’appuyer sur le dos ou les fesses.
— Heureusement que je connais l’hosto, j’ai pu voir un copain interne et c’est lui qui nous a obtenu les renseignements. Sinon, ils ne voulaient rien savoir.
— Oui, tu m’as bien été utile, et surtout, il circule là dedans comme chez lui, dit-elle.
— C’est normal pour un futur carabin, lui dit Patrick.
— Oui, mais par contre, j’ai cru mourir en moto, pas d’accident, mais de peur ! J’ai fait comme il m’a dit, je me suis collée à lui, c’est la première fois que je serre de si près un homme, et j’ai fermé les yeux. Mais je ne suis pas prête à recommencer.
— Alors si tu ne veux pas me toucher Chloé, demain, tu te débrouilleras toute seule.

Ils sont rentrés prendre un verre au comptoir.

— Je ne sais pas comment rentrer au camping ? dit-t-elle.
— Je ne peux rien faire pour toi, je n’ai que ma moto.
— Oh, tant pis, amène-moi, il faut que je retrouve Béatrice, elle doit être folle d’inquiétude.

Et le couple est reparti dans un vrombissement effroyable.

*******

Le lendemain Chloé se pointe au restaurant. Elle va voir sa copine à Montpellier veut emprunter le car. Joël lui a offert de la transporter, mais elle a eu trop peur le premier jour, l’a traitée de fou et l’a envoyé promener.

En rentrant ...