Eté au Grau du Roi
Datte: 30/03/2019,
Catégories:
fh,
ff,
vacances,
plage,
pénétratio,
fbi,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
En ce mois de juillet 1988, la météo a annoncé du mauvais temps dans toute la France, sauf, naturellement, sur les bords de la Méditerranée. Et la transhumance a commencé. Les troupeaux de «nordistes » ont emprunté la « draille » A9. (La draille, c’est le chemin que suivent les moutons pour aller au pâturage d’été.)
Le soleil est levé depuis longtemps déjà mais la chaleur est encore supportable sur la plage. Encore une belle journée pense Patrick en finissant de nettoyer la salle du restaurant. Il regarde la mer, de l’autre côté de la route.Je vais en profiter pour aller me rafraîchir avant l’arrivée des clients.
— Papa, je vais me mouiller, je suis de retour dans dix minutes.
— Tu as raison, vas-y maintenant, il n’y a personne et il fait encore bon.
Laissant polo et short sur le dossier d’une chaise, il traverse en maillot la route, pique un sprint jusqu’à l’eau, continue à avancer un peu, et se jette à plat ventre malgré le peu de profondeur. Pas moyen de perdre pied ici, il faut s’éloigner d’au moins cent mètres afin de pouvoir bien nager. Mais il n’a pas le temps. Quelques mouvements pour bien se rafraîchir et retour.
La plage est encore déserte à cette heure-ci. Il n’est pas neuf heures, les familles ne vont pas tarder. Ah, une fille, bien foutue, est allongée sur le ventre, chapeau sur la tête, soutien-gorge défait. Elle est blanche comme un cachet d’aspirine. Elle a raison de débuter ses séances de bronzage à cette heure-ci. C’est probablement une ...
... habituée, qui commence prudemment avec le soleil.
Quelques clients arrivent pour prendre le petit déjeuner. Patrick reconnaît des habitués, qu’il salue ou à qui il touche la main en passant.
Les derniers clients matinaux partis, il aide ses parents à la cuisine, va chercher le pain, et les commandes. Quand il a fini d’arranger les tables pour midi, de mettre les couverts, il est en sueur. Les deux saisonniers sont arrivés et terminent le travail.
— Papa, j’y vais un instant pour me rafraîchir.
— Vas-y, tarde pas trop.
— Oui.
Et il traverse prudemment la route, la circulation est intense. De l’autre coté, on croirait une fourmilière et Patrick est obligé de zigzaguer parmi les corps étendus. Il se mouille, mais ne peut pas nager. Pourtant cette eau, que certains jugent trop chaude, le rafraîchit. Pensant à la fille du matin, il se dit qu’elle a eu raison de profiter du calme pour brunir. D’ailleurs, une autre a pris sa place.
Mais non, c’est elle ! Elle est rouge écrevisse, mais elle est folle !
Il s’approche rapidement, lui touche doucement l’épaule du bout du doigt. Elle sursaute, crie, tente de se lever, retombe en gémissant.
Patrick connaît ce type de comportement, mais c’est la première fois qu’il constate de tels dégâts.
Plusieurs personnes se sont approchées, curieuses. Patrick crie :
— Y-a-t-il un docteur ?
Pas de réponse.
— Dégagez, que quelqu’un m’aide pour à la transporter en face.
Un jeune costaud s’approche. À tous deux ils la ...