1. Bazouk contre-attaque


    Datte: 19/03/2019, Catégories: neuneu, vacances, plage, bain, forêt, campagne, voyage, collection, hsoumis, cérébral, nonéro, nostalgie, délire, Humour fantastiqu, merveilleu, sorcelleri, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... soudain, à son tour, il se mit à dégueuler de toutes ses forces, arrosant son congénère qui en profita pour remettre une petite galette.
    
    — Elle a l’air drôlement contagieuse, ta gastro…
    — Oui, s’applaudit Bazouk. Mais rassure-toi, tu ne crains rien.
    — Ben j’espère bien…
    
    Mais en voyant un diplodocus, à quelques dizaines de mètres de là, se mettre à gerber à son tour, je repris :
    
    — Les dinosaures, en revanche…
    
    En beuglant atrocement, un autre diplodocus largua soudain au moins cinq tonnes de merde parfaitement liquide.
    
    — Quand je pense qu’on se demandait ce qui les avait décimés…
    
    Mais Bazouk ne prêtait pas attention à mes paroles. Il était déjà en train de se concentrer vigoureusement.
    
    — Tiens-toi prêt, finit-il par menacer, je vais tenter de nous ramener à ton époque !
    
    Il y eut un grand éclair, comme une sorte de flash impressionnant, qui m’éblouit, et nous fûmes entourés de fumée. Et quand celle-ci se dissipa, je fus obligé de constater que la magie de Bazouk avait été efficace. Au moins partiellement. Nous n’étions plus dans le tronc de notre baobab, mais debout sur du sable sous un soleil de plomb.
    
    — Et voilà ! brama Bazouk en m’affichant son sourire débonnaire.
    
    Je regardai partout autour de moi.
    
    — Oui, il y a un petit mieux, constatai-je en apercevant sur ma droite les pyramides et le grand Sphinx de Gizeh.
    
    Mais je relativisai assez vite en constatant que le Sphinx avait toujours son nez.
    
    — Euh… dis-je, ne veux pas te décevoir, ...
    ... mais je ne suis pas sûr que…
    
    Je n’eus pas le temps d’achever ma phrase. Une troupe de ce qui devait être des soldats accouraient, visiblement hostiles. Ils portaient des espèces de tuniques en cuir et levaient bien haut des glaives en braillant.
    
    — Ah ! Je connais cette langue ! ânonna Bazouk. C’est celle de mon ancien maître, le prêtre Anhatep.
    
    Il avait l’air content, le bougre. En faisant la tronche, je lui désignai les types qui se pointaient.
    
    — Attends, fit-il, tendant l’oreille. Je vais te traduire leurs paroles…
    — Mais je m’en fous de ce qu’ils disent ! Pas besoin d’un interprète pour comprendre qu’ils en ont après nous ! Sors-nous vite d’ici ! Il nous reste au moins quatre mille ans à parcourir ! Dépêche-toi !
    
    Bazouk s’agita soudain, comme si je venais de le réveiller. Il se précipita pour adopter sa position de jeteur de sorts, tira un instant la langue et cria :
    
    — Tiens-toi prêt, Gufti !
    
    Il y eut de nouveau un grand flash et beaucoup de fumée, et la terre se mit soudain à trembler violemment dans un grondement assourdissant qui dura une bonne dizaine de secondes. Je fus projeté à terre par la fureur du séisme. Quand ce fut fini, je me relevai avec anxiété, et toussai ; la fumée se dissipa peu à peu.
    
    — Quelque chose n’a pas fonctionné… commenta Bazouk, qui était toujours à mes côtés et faisait de grands gestes, visiblement pour tenter d’éparpiller les derniers nuages de poussière.
    
    Nous n’avions pas bougé d’un centimètre. Je zyeutai rapidement ...
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