L'auto-stoppeur (1)
Datte: 19/03/2019,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... descend doucement vers la bâtisse de bois, perdue au bord de l’étendue sombre de l’eau.
— Wouahh ! C’est chez vous ici ?
— Oui ! Où voulez-vous que je vous emmène si ce n’est chez moi ?
— J’avais raison, vous êtes une fée ! Ou la belle au bois dormant, c’est mieux qu’un château !
Alors que je gare ma voiture, la lumière du garage s’allume. Le garçon peut donc apercevoir maintenant mes cuisses qui sont à peine recouvertes par le tissu de ma jupe, trop courte pour la circonstance. Et avec l’insouciance de sa jeunesse, il ne se prive pas pour reluquer, mais je ne peux pas allonger celle-ci.
— Allez ! Entrez vite, venez vous sécher avant d’attraper la mort !
Il me suit. Pourquoi ai-je pris le risque de ramener avec moi ce grand gaillard qui dans la lumière a un air de chien battu ? Il quitte son imper dégoulinant de pluie, apparaissant maintenant en chandail de laine, dans un vieux jean rapiécé. Il retire également une paire de Santiags fatiguées, mais qui l’ont apparemment préservé de l’humidité. Je lui tends une serviette alors que ses cheveux mi-longs continuent de laisser ruisseler les gouttes qu’ils contiennent.
— Venez ! Installez-vous dans le salon, je vais allumer un feu dans la cheminée.
Il reste là à passer et repasser la serviette dans tous les sens sur des tifs ébouriffés, ne semblant plus savoir sur quel pied danser.
— Écoutez ! Vous voulez prendre une douche ? Pendant ce temps-là, je m’occuperai du feu !
— Vous croyez ? Cela ne vous ...
... gêne pas ? Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse !
— Allez ! La salle de bain est par là ! Vous passerez la sortie de bain de mon mari, et je mettrai vos vêtements à sécher pour la nuit. Demain, tout sera sec et vous retrouverez tout pour reprendre votre route.
Je l’ai littéralement poussé dans la salle d’eau. La porte tirée derrière moi, je vais allumer la cheminée. Qu’est-ce qui te prend, ma petite Claude ? Pourquoi tu te mets en quatre pour ce gamin dont tu ignores tout ? Jusqu’à son prénom ! Je n’en sais rien, c’est juste une aide à un jeune homme qui est pris par le mauvais temps ! Dans mon esprit, alors que les premières flammes s’élancent en crépitant, un clignotant se met en marche.
Un signal de danger ! Mais quel danger ? C’est moi qui ai fait entrer le loup dans la bergerie ? Enfin ! Façon de parler parce qu’il n’a rien d’un méchant loup ce gamin. L’eau de la douche coule, je l’entends et pourquoi je laisse mon esprit imaginer des choses ? C’est n’importe quoi !
Pourtant les clichés reviennent en plus nets, en plus crus. Je vois des mains qui frottent, des doigts qui dansent.
Sous mes paupières mi-closes, la mousse qui couvre le corps s’efface peu à peu sous le jet tiède qui la chasse. Une poitrine imberbe, juste percée par deux mamelons bruns sombre et par un nombril à peine visible, alors que l’éponge frôle cet ensemble en arabesques imprécises, l’image trotte dans ma tête. Je pense à un ventre bien plat, à cette jeunesse qui prend son temps, ...