1. Le phénix à deux têtes


    Datte: 10/03/2019, Catégories: fh, jeunes, couple, extracon, amour, intermast, Oral pénétratio, fdanus, jeu, champagne, init, mélo, Auteur: Laure et JP, Source: Revebebe

    ... comme si je ne devais jamais la revoir, et fixe une ultime image d’elle vue de dos, s’éloignant. Un symbole. Mais prête à sortir, elle se fige soudain sur le pas de la porte et se retourne. Mon cœur s’arrête.
    
    — Demain, tu seras là ? Tu repars quand ?
    — Je serai là, si tu veux. On se voit ? balbutié-je surpris et désabusé, en espérant quand même une réponse positive.
    — Oui, viens demain. Ça me fera plaisir… dit-elle doucement en s’approchant de moi tout en ne me quittant pas des yeux.
    
    Comme dans un rêve je la vois maintenant toute proche, à me toucher. Je suis tétanisé, comme envoûté, surpris par sa volte-face. Mutine elle me plaque alors un baiser léger du bout des lèvres, et d’une main me caresse tendrement la joue.
    
    — À demain… t’es un idiot ! murmure-t-elle les yeux humides avant de disparaître.
    
    Alléluia ! En quelques minutes, enfin, il s’est passé quelque chose ! Quoi ? Je ne sais pas. Mais elle est moins indifférente, tout à coup. Pendant des heures je sens ses lèvres sur les miennes, son parfum m’accompagner, et naître un espoir insensé.
    
    o-o
    
    Après une nuit épouvantable où je n’ai pas fermé l’œil, m’écrivant divers scénarios qu’ensuite je me passais en boucle, je m’invite à déjeuner chez elle. Ses parents sont sympas, ouverts, et ils me considèrent un peu comme le fils de la maison tant j’y suis fréquemment. À table, face à Ludi, je cherche ses yeux, tentant d’y lire de la nouveauté à mon égard, d’y trouver cette fameuse lueur. Et il y en a une ! J’y ...
    ... perçois enfin celle que peut avoir une fille pour un garçon et non le regard asexué d’une sœur pour son frère. D’autant que son père nous adresse une de ses remarques favorites :
    
    — Eh, les amoureux ! Qu’est-ce que vous allez faire cet après-midi ?
    
    Nous nous regardons mi-rieurs, tendrement, laissant passer dans cet échange de lourds sous-entendus. À ce moment je baigne dans le bonheur.
    
    Les parents nous laissent, et nous nous retrouvons seuls comme c’est arrivé des dizaines de fois. Encore à table, face à face, séparés par les assiettes et les verres, dans le silence, une gêne s’installe. Hier, entre elle et moi, une page s’est tournée. De gamins nous sommes passés à une mûre adolescence en franchissant chacun un pas vers des sentiments d’adultes. Ludi évite mon regard et s’absorbe à faire des cercles sur la nappe avec un doigt. Comment briser la glace ? Agacé, dépité, je me lève brusquement en lançant un vif : « On débarrasse ? ». Elle sursaute et acquiesce de la tête en m’imitant. Bah ! Je suis trop timide pour tenter quoi que ce soit.
    
    Mais tout part d’un chahut. En l’aidant à débarrasser, nous commençons à nous chatouiller, comme des gosses, à nous provoquer, comme nous l’avons souvent fait. « Jeux de mains, jeux de vilains », dit-on. C’est comme ça qu’essoufflés, face à face, chacun les yeux brillants, se produit LA petite chose qui va tout déclencher. En riant, se penchant en avant, sa bouche en cul de poule, elle m’applique un baiser mouillé et appuyé sur les ...
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