1. L'exposition


    Datte: 22/02/2018, Catégories: fh, amour, dispute, cérébral, rasage, nonéro, amourpass, consoler, lieuxpubl, Auteur: Isilwen, Source: Revebebe

    ... tous les recoins et aussi les habitués, qu’elle saluait d’un signe de la main.
    
    Elle ne courait pas sur les sentiers, mais à travers le sous-bois. La jeune femme aimait sentir ses articulations craquer sur le terrain accidenté ; elle se forçait à un pas léger, des enjambées de géante, des accélérations et décélérations brutales, mettant son cœur à l’épreuve. Elle fit une petite pause au sommet d’une butte, satisfaite. Elle aimait cette sensation de mécanique bien huilée.
    
    Elle reprit sa course en direction du sentier. Quelques mètres plus loin, elle croisa un promeneur qui portait le même parfum que son gantier. Elle reçut cette enivrante fragrance comme une gifle magistrale, et ses effets furent les mêmes. Stoppant net sa course, elle appuya ses mains sur ses genoux, le souffle coupé. Sa gorge se resserra à l’étrangler, elle cherchait son air, ses yeux s’embuèrent. En pestant contre elle-même, elle repartit en marchant, consciente qu’elle n’arriverait plus à courir, prise à la gorge par son souvenir.
    
    Elle se refroidissait rapidement dans l’air glacial et mordant qui gelait la sueur sur son front, dans son dos, entre ses seins. Ses pas s’accéléraient, elle voulait rentrer chez elle, se mettre sous une douche chaude, noyer ses larmes sous l’eau, oublier sa propre naïveté.
    
    En arrivant chez elle, Marion trouva une enveloppe portant simplement son prénom, tracé à la plume d’une écriture raffinée. Elle prit le parti de ne l‘ouvrir qu’une fois dans son appartement, ...
    ... devant une tasse de thé. Elle mit la bouilloire en route et entra dans la douche. En passant le savon sur son sein, elle sentit son cœur cogner dans sa poitrine. C’était lui, elle en était sûre. Mais que lui écrivait-il ?
    
    Une fois séchée et habillée de vêtements amples et confortables, elle fit infuser son thé, prit la lettre et se cala dans son canapé. Elle décacheta l’enveloppe pour y lire ceci :
    
    Après cette lecture, Marion resta un instant sans savoir quoi penser. Elle relut encore et encore ce message un peu fou. Ses pensées se bousculaient, mais une idée s’imposait à elle, insidieuse et impérieuse à la fois : elle ouvrirait même ses fenêtres en grand, pour rapprocher la date du rendez-vous.
    
    Délaissant la lettre, elle renversa sa tête en arrière contre le dossier moelleux. La gorge ainsi offerte, elle pensait à lui. Ce serait si doux qu’il soit déjà là, sa bouche couvrant son cou, sa nuque, ses lèvres de baisers… Elle laissait libre cours à ses pensées, comme si elle déroulait un film mental. Soudain, la bobine du fantasme eut un cahot, la tête de lecture frottant contre la pellicule endommagée, elle chauffait, brûlait jusqu’à s’arrêter dans un crissement : il s’était enfui de chez elle ! Et pas une seule explication ! Elle lança la lettre au travers de la pièce.
    
    — Quel culot !
    
    Mais alors qu’elle fulminait, elle dut reconnaître que c’était bien cette audace qui l’avait séduite, au départ… Elle l’attendrait donc, comme il le lui avait demandé, mais elle le ...
«1...345...14»