1. Sombres excitations


    Datte: 21/02/2018, Catégories: f, revede, Auteur: Rosa Thurner, Source: Revebebe

    ... n’a pourtant pas plu ? Tu n’as rien senti ? lui fit-elle bêtement.
    
    Il regarda à son tour :
    
    — Je ne vois rien,
    — Oh ! C’est rien je suppose, et elle s’essuya le mollet.
    
    Elle s’aperçut en rougissant jusqu’aux oreilles que ce liquide transparent, elle le connaissait bien, et qu’il témoignait, en des lieux moins incongrus que celui où elle se trouvait et où il n’aurait jamais dû apparaître, de l’état d’excitation intense dans laquelle il l’avait laissée une heure plus tôt. Elle esquissa une sorte de retraite, en prétextant que le temps n’était pas extensible et qu’il lui fallait rentrer.
    
    Elle n’aurait jamais supposé ses muqueuses capables de réagir à de simples suggestions mentales en des lieux aussi peu romantiques que des étagères de supermarchés !
    
    Elle ne s’expliquait plus toute cette agitation activée par un simple sentiment mûri dans le bocal en forme de tête humaine. Mais elle ne cherchait plus d’explication à sa nature folâtre qui manifestement faisait partie de sa personnalité. Évidemment, elle enviait assez la résistance qu’il avait lui, face à ce désir qu’elle avait tant de difficulté à canaliser et qui débordait de la case qu’elle lui avait assignée. Souvent, elle pensait que ce désir n’était pas réciproque dans son intensité malgré les messages qu’il lui envoyait pour la rassurer.
    
    Ce sentiment de manque et de déséquilibre entre elle et lui l’aurait déçue et vexée autrefois. Ce n’était pas le cas aujourd’hui. Elle n’était pas responsable du manque ...
    ... éventuel de réciprocité. Ses priorités à lui étaient ailleurs. Et qu’y pouvait-elle en fait ? Qu’avait-elle de tellement exceptionnelle à offrir qu’une autre n’aurait pas ? Les femmes sont toutes semblables.
    
    Cette idée l’avait longtemps tenue à l’écart de lui, afin de s’en désamouracher, de le rendre aussi petit qu’un point à l’horizon, mais son cœur et ses pensées lui étaient restés fidèles. Elle aurait voulu remplacer un homme par un autre, mais c’était aussi ridicule que de se satisfaire de musiques commerciales quand on avait goûté les extases sonores que l’opéra procure aux sensibilités mélomanes.
    
    Seul lui aurait pu lui dire ce qui différenciait à ses yeux une femme d’une autre, et qui la rendait irremplaçable. Le désir amoureux d’un homme pouvait-il se résumer à l’envie du sexe de la femme ? Y avait-il des différences aussi évidentes entre les sexes des différentes femmes que pour les sexes d’hommes ? Pour le savoir, elle se mit à explorer son sexe dans le but d’analyser ce que lui aurait bien pu trouver d’émouvant, de plaisir et de pâmoison…
    
    Elle l’avait évidemment déjà parcouru, mais de son point de vue, à l’écoute de son corps. Là, elle s’efforça de faire abstraction de ses sens pour se concentrer juste sur le ressenti de la pulpe du bout de ses doigts, puis plus profond, essayant de percevoir la délectation que pouvait y éprouver un homme. Elle fût déçue… L’univers humide et chaud de l’organe caverneux et méandreux, nommé communément en français « con », ...