1. Sombres excitations


    Datte: 21/02/2018, Catégories: f, revede, Auteur: Rosa Thurner, Source: Revebebe

    ... longs lui firent penser à lui. Son esprit s’envola vers Palavas, les flots où ils avaient pris un café en bordure de plage. Elle le vit lui sourire, lui prendre la main et lui embrasser la paume (chose que dans la réalité, il ne lui avait jamais faite). Elle en resta complètement moite de désir, et se retrouva dans ce bureau de comptabilité, l’esprit à la dérive, loin des chiffres et des efforts fournis lors de cette année d’activité, à frémir de son baiser imaginaire. Elle sursauta ; le jeune homme la regarda surpris, et lui demanda :
    
    — Ça ne va pas?
    — Oh ! si, dit-elle avec un sourire amusé, très bien.
    — Moi aussi, je reviens de vacances…
    — Ah ! Oui, le coupa-t-elle de peur qu’il n’eût deviné ses pensées intimes, vous êtes partis où ?
    — En voyage de noces aux Seychelles,
    — Comme c’est magnifique… le mariage !
    
    Évidemment, elle n’en pensait pas un mot, mais ainsi avait-elle pu cacher cet émoi qui lui avait étreint le cœur et le reste derrière ce mot « magnifique » qui reflétait surtout le moment de rêverie qu’elle venait de vivre…
    
    Son esprit était-il à cet instant devenu fou ? Elle se demandait jusqu’où ce désir pour lui irait.
    
    Il était tellement bon, ce désir, qu’elle le suscitait et le provoquait afin d’en extraire cette jubilation qui ne manquait pas de la transporter au-delà de sa réalité. Il lui arrivait d’accepter un café avec un inconnu juste pour la ressemblance avec lui, alors que pourtant elle ne supportait pas d’être abordée dans la rue.
    
    Autre ...
    ... souvenir… plus cru celui-là. Elle avait conversé avec lui par l’intermédiaire d’un t’chat, conversation qui avait porté sur leurs désirs mutuels, puis ils avaient dû interrompre précipitamment à cause d’une visite inopinée qu’il avait eu sur son lieu de travail et qui l’avait laissée, elle, sur sa faim… Elle fonça alors au magasin du coin pour faire ses courses et ravitailler sa famille qui, sans cette démarche, aurait dû se contenter des restes. Elle commença à remplir son panier de la ménagère de moins de 50 ans qu’elle était malgré elle, en songeant à ce qu’il venait de lui dire, aux caresses qu’ils se promettaient et qu’ils ne faisaient pas, à ses mains… à leurs mains… Elle se retrouva frissonnante dans les rayons, parcourue du plaisir que les mots échangés avaient initié en elle et qui était devenu toute sa joie de vivre. Arriva à sa rencontre un père d’élève qui lui fit la bise, qui faisait avec elle partie d’association, qui l’avait en couple déjà invité chez lui, un « copain » en quelque sorte et qui lui annonça la naissance de son nouvel enfant. Brusquement, la voilà contrainte de reprendre pied dans la réalité.
    
    Elle le félicita, le cœur battant, et ils parlèrent un moment des actions en court. Elle sentit subrepticement le long de sa jambe, puis de son mollet gauche, comme une pluie fine… Elle regarda en l’air, rien ne semblait couler. Nicolas (nom du copain) lui demanda à cet instant :
    
    — Qu’est ce qui se passe, quelque chose te gêne ?
    — Le plafond fuit, il ...