1. Histoire des libertines (27) : Ninon de Lenclos, la courtisane intellectuelle.


    Datte: 02/03/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... grâce après l’intervention de l’ex-reine de Suède, rentrée de sa visite à Lagny, et qui, séduite par Ninon, plaidera pour elle auprès du roi.
    
    Christine obtint sa libération en écrivant à Mazarin que, depuis son absence, « il manquait à la cour son plus bel ornement. » Brève réclusion et courte parenthèse dans une vie exceptionnellement libre pour l'époque. Jusque 1671, plusieurs procès l’occuperont, mais les dévots ne réussiront pas à la faire condamner, encore moins à lui faire changer de mode de vie.
    
    VILLARCEAUX, SON GRAND AMOUR
    
    Son plus grand amour reste le marquis de Villarceaux, à qui elle prêtera plus tard « sa chambre jaune» pour ses amours avec la veuve Scarron, la futur Mme de Maintenon, qui n’a pas toujours été la bigote qui deviendra la seconde épouse de Louis XIV !
    
    Rencontrés dans le salon du poète Scarron, un beau soir d’avril 1652, ils entretinrent une longue liaison.
    
    A cette époque, il a 33 ans, il est beau (il aime à accentuer sa ressemblance avec le roi), riche, cavalier émérite, sportif accompli, militaire courageux, homme d’esprit à la réputation de bon amant : il est aux yeux de Ninon l’homme parfait ! Ninon tombe amoureuse de l’officier qui occupe des fonctions de « capitaine de la meute du roi pour la chasse au lapin et au renard ».
    
    Auréolé de sa réputation d’homme « qui chasse un gibier qui n’est ni de poil, ni de plume», Villarceaux devient l’amant de la belle Ninon et se découvre amoureux. Alors que la Grande Mademoiselle faisait ...
    ... tirer sur son cousin Louis XIV du haut des tours de la Bastille, Villarceaux et Ninon décident, prudents, de s’éloigner de Paris.
    
    Ils passent tout d’abord quelques semaines au château de Breuil (aujourd’hui dans les Yvelines) chez un ami de Louis de Mornay, Monsieur de Valliquierville. Libertin, végétarien, étudiant la cabale avec un maître rabbin, c’est un vieux barbon original et cultivé qui immédiatement devient l’ami de Ninon, avec qui il parle, des heures durant, de philosophie, de littérature ou de « l’idée de la mort chez les Grecs », pendant que Villarceaux baille et trépigne.
    
    Au printemps 1653, Louis et Ninon sont enfin à Villarceaux. Ninon découvre les bassins, les caisses de fleurs, les allées de tilleuls, les terrasses italiennes, propices aux serments et aux jeux amoureux.
    
    L’été qui vient fait éclater la lumière du Vexin. Ninon est heureuse auprès de Louis qui lui fait découvrir chaque jour tous les charmes du domaine. L’eau claire invite à la baignade et à la méditation. Que Paris, son agitation, ses cabales, son air vicié et ses embarras, semble loin. On fait de la musique dans les cabinets de verdure, on y joue la comédie, on chasse et l’on offre de magnifiques soupers aux seigneurs des environs. Saint Simon résume les largesses de l’hôte par cette phrase : « Villarceaux mettait la nappe pour tout le monde… ». Lorsque l’épouse de Louis est annoncée, on file à Breuil. L’alerte passé on revient au château. Durant l’été, Ninon y reçoit Françoise Scarron qui ...
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