Mister Hyde - 20 et 21
Datte: 27/02/2019,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: LVolante, Source: Hds
... d’âge. Pourtant, du jour au lendemain, Lucile s’était montrée distante, ou agressive, selon le cas. Et, malgré la conviction que Frédéric en était une des raisons, elles ne s’étaient jamais expliquées sur le pourquoi de cette brouille. Nathalie avait fini par lâcher l’affaire, le cœur égratigné.
***
La médecine avait sauvé l’œil de Frédéric et son visage reprit peu à peu forme humaine. Les dialyses s’espacèrent puis disparurent. Pour seules visites, il avait celles de la lieutenant Martin qui lui racontait la tranche de sa vie qu’elle connaissait. Elle lui narra leur histoire qui, même s’il l’avait oubliée, avait pour elle l’importance d’un premier amour. Elle lui parla de Lucrèce et de Simonetta Vespucci, de la mort de Lucrèce et de son désespoir… Mais elle ne dit mot de Lucile se contentant de demander à chaque fois si quelqu’un était venu le voir.
• Mes seules visites, c’est vous, et Fanny, l’infirmière, et les autres blouses blanches répondait-il systématiquement.
Elle ne lui parla pas non plus de Frédérique et de Franck. Elle se refusait à le faire tant qu’elle ne les aurait pas retrouvés. Parce qu’eux aussi avaient bel et bien disparus. Elle s’était rendue à Caen pour trouver porte close au domicile de Frédérique. Le propriétaire des lieux affirma qu’elle avait donné son congé, réglé les deux mois de préavis et qu’elle avait déménagé dans la semaine. À son travail, on avait reçu une lettre de démission à effet immédiat expliquée par une grave dépression ...
... dont on ignorait la raison. Une seule personne, Julie D** lui confirma qu’elle avait quitté la région le temps de se remettre de l’émotion causée par la disparition de Frédéric. Au moins y avait-il dans la vie de cette femme quelqu’un qui la rattachait à son existence passée. Lorsque Julie disparut à son tour, Nathalie Martin perdit tout espoir de rendre à Frédéric le sens de sa vie, sauf à convaincre Lucile d’agir. Mais les chances étaient maigres.
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Sur le lit s’étalait un manteau et un costume neufs, une chemise, une cravate, un caleçon et des chaussettes. Sur le sol, une paire de chaussures en chevreau. La seule partie de son habillement qui ne serait pas neuve. Frédéric quittait l’hôpital pour la vie d’un homme qu’il ne connaissait pas et qui, très certainement, n’était pas lui.
La lieutenant Martin lui avait narré par le menu la partie visible de l’existence de ce type, elle avait même découvert qu’il vivait rue Molière, dans l’appartement d’un ami. Mais il restait persuadé qu’elle lui mentait par omission et que les zones d’ombre qu’elle n’avait pas encore éclaircies, révéleraient l’homme qu’il sentait en lui et qui, déjà, le fascinait.
Il jeta la serviette qui lui servait de pagne et commença à s’habiller. Il eut l’impression désagréable d’enfiler les trop sages vêtements d’un autre. Il laça les chaussures et sortit de la chambre.
Scrupuleux, il salua d’un sourire et d’un mot gentil chacun des membres de l’équipe soignante et s’attarda un peu plus en ...