1. Pas drôles, les drones !


    Datte: 26/02/2019, Catégories: fh, profélève, piscine, campagne, hotel, voyage, dispute, policier, Auteur: Rémi Karsan, Source: Revebebe

    ... reflet sur l’eau de la piscine donna le signal du retour d’un vrai temps d’été. Marc sursauta : un paquet brun aux arêtes blanches et rouges se détachait au milieu de la pelouse qui avait un peu reverdi. Le drone avait bravé les éléments déchaînés et rempli sa mission. Les bruits de ruissellement avaient absorbé le chuintement des rotors. Marc se précipita et entreprit d’ouvrir le paquet avant même d’avoir rejoint la terrasse. Du cube déchiré, il sortit la même feuille pliée en deux, couverte des mêmes caractères :
    
    Hébété par tant d’arrogance, il hurla :
    
    — Paula !
    
    Elle ne pouvait se soustraire à la scène qu’elle redoutait.
    
    — Que se passe-t-il ? demanda-t-elle d’un ton le plus neutre possible.
    — Il se passe que ton petit copain est encore venu me narguer ; et là, il dépasse les bornes.
    — Je n’ai pas de petit copain, Marc. Il faut que tu le comprennes.
    — Et ça, c’est quoi ? répliqua-t-il méchamment en jetant le feuillet plié sur la table.
    
    Les mots lui brûlaient la rétine, mais elle trouva la force de se rebeller :
    
    — Je te le répète : je n’ai pas de liaison. J’ignore qui se donne autant de peine pour nous séparer. Mais tu dois admettre que ce message peut tout aussi te mettre en cause.
    
    Marc rougit et se leva violemment ; Paula redouta un instant qu’il la frappe. Il se contenta de hurler :
    
    — Et pourquoi je t’aurais montré ce torchon ? Si j’étais coupable comme tu l’entends, je l’aurais caché et tu n’aurais rien su de son existence.
    
    L’argument se ...
    ... tenait.
    
    — Et si tu voulais me quitter, et que tu n’avais trouvé que ce moyen de me l’annoncer par lâcheté ? suggéra-t-elle, au plus profond de son chagrin.
    — Nous sommes tombés trop bas. Il est trop tard pour remonter, rétorqua Marc. Dorénavant, c’est chacun de son côté.
    — Marc, je t’en prie, donnons-nous une chance. Je te jure que je n’ai rien fait, et je suis prête à te pardonner.
    — Je n’ai rien à me faire pardonner ! hurla-t-il. Ne cherche pas à brouiller les cartes. Moi aussi, je pourrais accepter un écart de ta part, mais pas ta mauvaise foi. Plus rien n’est possible entre nous. Considère-toi comme libre de faire ce que tu veux. Au moins, cela nous évitera ces visites dominicales.
    — Et si quelqu’un voulait nous détruire ? Essaie d’y réfléchir.
    — Ah oui ? Trouve-moi une seule bonne raison, en dehors de nous séparer pour te rendre libre. Je t’accorde une seule chose : je ne crois pas que tu étais au courant des intentions de ton admirateur. Tu devais penser que vos petites affaires resteraient entre vous. Eh bien, c’est perdu. Tu dois être tellement bonne avec lui que cela ne lui suffit plus. Il te veut au grand jour. Le grand amour ! siffla Marc avec dédain.
    — Tu délires complètement !
    — Tu seras tranquille cette semaine : j’ai un congrès à Strasbourg. Je pars maintenant. Ton amoureux sera libre de te voir comme il a envie. On se revoit dans une semaine. Notre ami le drone aura peut-être de nouvelles choses à m’appendre !
    
    Marc monta à l’étage pour entasser dans ...
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