You know I'm no good - Histoires de Sexe

You know I'm no good

La lumière se répandit dans la pièce et fit chavirer mon regard. Au bout de quelques secondes, je pus enfin regarder May, debout au milieu de la pièce, vêtue de sa petite robe Kenzo qui s’arrêtait à mi-cuisses, les cheveux ébouriffés.

— Chu ?

Je passai une main sur mon front moite et me massai les tempes. Un violent mal de crâne me gagnait, me rongeant la conscience petit à petit…

— Mais que fais-tu là ? s’exclama-t-elle, un peu ébahie.
— Je… j’avais besoin de compagnie…, murmurai-je piteusement.

Ce n’est qu’à cet instant que j’aperçus une silhouette masculine derrière elle. Mes yeux croisèrent ceux de May, gênés mais brillants de mille paillettes dorées.

— J’ignorais que tu serais là…, expliqua-t-elle, un peu embarrassée. J’ai invité David à boire un dernier verre…
— Ne t’en fais pas, dis-je d’une voix pâteuse. Je te laisse…
— Mais… tu as bu ??

Son regard venait d’accrocher la bouteille de vodka qui traînait – vide – à mes pieds.

— Oui, un peu, avouai-je en clignant fébrilement des yeux.

Je n’y voyais plus très clair. Oui, j’avais un peu – trop – bu, ça devenait évident. Je me levai tout doucement, histoire de ne pas aggraver ma migraine, et toute la pièce se mit à tanguer. Je retombai alors lourdement sur le canapé. J’étais bien consciente du silence qui s’éternisait et de l’atmosphère pesante, mais je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.

— Je vais t’aider, dit soudain May tout près de moi, de sa voix douce.

Elle me saisit le bras et me ...

... soutint péniblement jusqu’à la porte. En croisant le jeune homme qui se tenait toujours sur le seuil, gêné, je lui fis un clin d’œil.

— Enchanté de… vous connaître… heu… Paul…
— Je m’appelle David, répliqua-t-il, un peu offensé.

May se tourna vers lui avec un sourire forcé.

— Elle n’est pas toujours comme ça, tu sais… heu… c’est Chu, ma meilleure amie, celle dont je t’ai parlé… En fait, elle ne boit jamais…

David lui répondit lui aussi par un sourire forcé, et je n’en vis pas plus, car May me conduisit énergiquement jusqu’à la pièce attenante à sa chambre. C’était le petit salon privé de sa mère. Sans ménagement, en poussant quelques jurons bien sentis, elle me traîna jusqu’au divan où je m’affalai lourdement dans un rire interminable.

— Chu ! gronda-t-elle en me foudroyant du regard. Je ne sais pas ce qui s’est passé et pourquoi tu es dans un état pareil, mais je te jure que si tu gâches ma première expérience sexuelle, je t’arrache les yeux !

J’écoutai sa tirade dans un silence quasi religieux, avant de pouffer malgré moi. Et je finis dans un rire idiot, à gorge déployée.

— Charlotte !

Oulà. Je me calmai instantanément. D’une part parce que lorsque May criait, j’avais l’impression que de l’hydrogène liquide explosait dans mon crâne, et d’autre part parce qu’elle m’avait appelé Charlotte – donc, la situation était super grave.

— Excuse-moi, articulai-je platement.
— Chu, écoute, je vais coucher avec ce garçon, alors un peu de respect, tu sais bien à ...