Après le bac... en 1977
Datte: 15/02/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
lunettes,
vacances,
forêt,
amour,
Oral
pénétratio,
prememois,
occasion,
Auteur: Oreste Anonyme, Source: Revebebe
... lui avoir fait du mal et ne lui pardonnerait jamais. Du reste, elle n’avait aucune nouvelle de lui et c’était très bien comme ça.
— Tu es bien pensive tout d’un coup, remarqua Hervé.
— C’est la première fois que je pars seule, marmonna-t-elle. Et ma mère est malade.
— Oui. Beaucoup de choses d’un coup, j’ai l’impression. Non ?
— Oui. Oui, on peut dire ça comme ça.
— Tu veux faire quoi plus tard ?
— Comme métier ? Infirmière. Mais je fais des études littéraires. Alors bon, je ne sais pas si c’est la meilleure voie.
— Prof de français, ça ne t’attire pas ?
— Non, rit-elle. Rien que pour la discipline. Je ne crois pas qu’il soit autorisé d’étrangler ses élèves s’ils vous cassent trop les pieds.
— Fais-moi penser de ne jamais mettre mes enfants dans l’école où tu enseignes. J’aurais toujours un doute.
Françoise était contente car l’atmosphère était détendue entre eux. Tout à l’heure, Hervé avait eu raison. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Sans forcément penser à un malade, elle aurait pu voyager avec un type ennuyeux comme la pluie. Or, ce n’était pas le cas ici.
Il l’invita même à prendre un café sur une aire d’autoroute. Tout en dégustant son croissant, Françoise contempla les voitures roulant à toute allure.
— Tu fais ce trajet tous les jours ?
— Toute la semaine. J’arrive ce soir et je repars demain matin.
— Tu t’es arrêté exprès pour moi ?
— Oui. Aujourd’hui, j’ai la responsabilité d’une jeune femme. Ce n’est pas rien. Et puis, je suis large ...
... au niveau de l’horaire d’arrivée. Je peux faire une pause.
— Tu manges où à midi ?
— Dans mon camion. J’ai tout ce qu’il me faut. Mais ne t’inquiète pas. Exceptionnellement, on essaiera un de ces fameux restoroutes. Enfin, fameux… façon de parler.
— Je n’ai pas très faim de toute façon.
— Pourtant, tu devrais manger, lui conseilla Hervé. Tu es toute menue.
— Alors, allons-y. On bouge.
Deux heures plus tard, ils étaient tous les deux attablés devant une salade de bienvenue apportée par une serveuse à l’air blasé.
— Ça a l’air… particulier ici, avoua Françoise en fronçant légèrement le nez.
— Je t’avais prévenue. Ils doivent peut-être se demander ce qu’un père avec sa fille fichent ici.
Elle le regarda attentivement. Ce qu’elle n’avait pas encore réellement fait jusqu’à présent. Des cheveux poivre-et-sel, une barbe de trois jours, des yeux bleus, un corps bien charpenté, sûrement entretenu par un métier physique qu’elle serait bien incapable de faire.
— Je te crois, approuva-t-il tout en croquant une frite. Les femmes routières sont très peu nombreuses. Dans la société où je travaille, il n’y en a pas. Hormis dans les bureaux. Au standard. À la comptabilité. Ça changera peut-être un jour. Qui sait.
Une fois leur repas terminé, ils repartirent immédiatement. Hervé l’encouragea à se reposer un peu. Il n’arriverait qu’en début de soirée. Mais Françoise était tellement excitée par son voyage qu’elle n’avait pas du tout envie de dormir. Alors, elle continua à ...