Lieutenant Delgado (1)
Datte: 19/02/2018,
Catégories:
Trash,
Auteur: peaceme91, Source: Xstory
Cité des oliviers, 5 h 48 du matin.
Un bâillement sonore vint rompre la quiétude de la voiture, forçant Sarah à ouvrir les yeux et jeter un regard noir à son coéquipier.
— Pardon lieutenant, s’excusa maladroitement l’homme dont la taille de géant le rendait ridicule dans la petite Clio banalisée, avant de tenter de se justifier. C’est que je ne suis pas rentré chez moi depuis trois jours...
— Je ne veux pas entendre tes excuses, c’est pareil pour tout le monde ! répondit sèchement la policière, chez qui la fatigue se traduisait pas ses yeux gonflés de cernes. On est tous dans le même bateau Robert, ma voisine est même obligée de venir nourrir mon chat... alors tes états d’âme, on va s’en passer !
Un silence de plomb s’abattit dans la voiture, mais Sarah en savoura le calme. Les jours sans repos, les nuits d’attentes de filatures, la policière en avait l’habitude, c’était son métier, sa vie, elle ne vivait que pour ça, protéger, servir... sortant de sa torpeur, son regard se posa sur sa montre, 5 h 57 du matin, elle sourit et attrapa la radio.
— À toutes les unités, plus que trois minutes et nous serons dans la légalité, intervention imminente !
Une fraction de minutes plus tard, les unités sous le commandement du lieutenant Sarah Delgado se déversèrent dans la cité et le hall d’un appartement à la recherche de stupéfiants, suites aux informations concordantes données par de nombreuses sources. L’opération dura de longues minutes, dans le bruit, les cris, et ...
... les aboiements des chiens. Lasse et épuisée de crier des ordres à tour de bras, Sarah profita d’un moment de répit dans les opérations pour en griller une, et inspecter personnellement une rangée de caves. Espérant profiter du calme et de la froideur des lieux pour couper un peu après avoir couru toute la matinée. Une conduite qu’elle savait imprudente, puisqu’elle s’éloignait de ses hommes pour pénétrer dans les tréfonds d’un HLM.
Soudain, une odeur forte attira son attention en passant devant une porte entrouverte. Intriguée, Sarah plissa les narines. Elle y reconnut celle de la sueur, du renfermé, du vomi, et une autre odeur familière, mais qu’elle n’avait pas sentie depuis longtemps. Guidée par sa curiosité, le lieutenant poussa la porte qui grinça, à l’intérieur une cave vétuste et sale, rien qui ne sorte de l’ordinaire, hormis un matelas posé au sol et parsemé de taches. L’odeur était forte, trop forte, l’officier était sur le point de rebrousser chemin quand son regard fut soudain attiré par un magazine automobile à même le sol. Elle le feuilleta à la recherche d’un éventuel indice, se battant avec de nombreuses pages collées, sans résultat. Enfin, son regard se darda sur l’indice qui allait lui permettre de résoudre le mystère de l’odeur familière : des préservatifs usagés sur le sol.
Mais oui, l’odeur familière, mais lointaine était donc celle du sperme. Un frisson parcourut la policière, depuis combien de temps n’avait-elle pas été en contact avec la semence ...