1. L'ouragan Marie


    Datte: 13/02/2019, Catégories: frousses, vacances, Humour québec, camping, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... l’ouragan… « Ta gueule ! » hurlai-je mentalement à cette maudite voix en m’écartant rapidement de la trajectoire d’un gros taon qui me frôla la tête en faisant autant de bruit qu’un Spitfire.
    
    C’est dangereux ces petites bêtes-là.
    
    En entrant sur son terrain, inquiet, je ne vis pas de cratère, la bonbonne de propane était à sa place et tout semblait tranquille, sauf son gros véhicule tout-terrain étrangement stationné. Ses roues avant étaient enfoncées dans la rivière jusqu’à l’essieu. Visiblement elle avait essayé de se sortir de là, mais… rien à faire. Le camion était ensablé et ça ne m’étonnait pas vraiment.
    
    Une nappe à carreaux en plastique bleu et blanc recouvrait la table de pique-nique sur laquelle il y avait deux assiettes en plastique du même bleu et quelques petits lampions. Une douce odeur de steak cuit aux petits oignons flottait dans l’air. Ça me rassura de voir qu’elle m’attendait. Mais j’avais encore des flashes de baise avec le Minotaure et ma bite s’éleva, par jalousie s’entend. En jean ça passe, mais en pantalon de toile parachute et même avec ma chemise… Merde !
    
    Au-dessus de ma tête, une vaste toile verte avait été installée entre les arbres en cas de pluie. Sage précaution, car le ciel virait au bleu noir décadence et il n’y avait pas le moindre souffle de vent. Deux flambeaux de bambou étaient plantés dans la terre.Ça regardait bien pour le petit souper romantique qui allait se terminer en baise torride. Aucun doute là-dessus. Sauf pour la ...
    ... pluie, mais bon. On ferait avec, c’est ça le camping.
    
    Mais la table était trop proche à mon goût du réservoir de propane. Par la fenêtre, je la vis occupée à cuisiner. Rapidement j’empoignai ladite table et l’éloignai un peu de la roulotte en grimaçant à cause de mon dos jusque sous un énorme sapin près de la petite tente de Pierrette, mais toujours sous la toile. J’y déposai le vin en me frottant les reins toujours appuyé sur mon bâton et rapprochai les deux chaises. Mon érection avait diminué, ouf !
    
    J’allai frapper à sa porte le cœur battant en me redressant un peu sans trop grimacer, affichant même mon plus beau sourire malgré ma face toujours engourdie tout en regardant encore le 4x4. On aurait dit unTransformer qui avait décidé d’aller s’abreuver. Elle ouvrit au moment où je tournais la tête, je reçus la porte directement sur le nez. Évidemment. Mon sang, d’une rougeur surnaturelle dans la pénombre pré-orage, gicla sur la vitre comme dans un film d’horreur et au ralenti. J’en lâchai mon bâton pour me le prendre à deux mains en m’appuyant du cul contre la roulotte.
    
    — Outch…
    — Seigneur ! fit Marie catastrophée en sortant, délicieuse comme tout en maillot de bain une-pièce bleu marine sous lequel pointaient les bouts de ses seins.
    
    Elle s’était fait en plus deux jolies tresses, ce qui la rajeunissait, et elle portait un petit chapeau de matelot gris-bleu. Une pure beauté !
    
    — Oh ! Paul, je m’excuse, tabarouette, ça pisse, eh… je reviens.
    
    Tête penchée, me pinçant ...
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