Retrouvailles - Histoires de Sexe

Retrouvailles

... fit-il. Elle arrive. Avec les autres. Ceux qui nous traquent…
— Mais qu’est-ce que tu racontes, bon sang ? balbutiai-je.
— Je la sens, Ben. Je veux dire, l’ancien David, il la sentait, il sentait son odeur, l’odeur de son con, elle est là, je la sens aussi, je sens son sang, son odeur, son cœur. Ben, je vois à travers elle. Tu ne comprends pas ce que je suis. Ce que je sens, ce que je ressens lorsque je me nourris. C’est… effroyable !

Il fit volte-face et me tourna le dos.

— Tu ne peux pas savoir comme je souffre. Cette soif, cette brûlure infernale dans ma gorge, ce feu dans mon esprit qui ne s’éteint jamais, jamais, sauf quand je mange… Je les bois, et…

Il cessa de parler. Il tremblait. Je glissai un œil vers le couloir, vers la sortie.

— Ce… c’est pour bientôt. Je les sens, endormis, sous Terre, mais… C’est un piège… Il dit que c’est pour dans douze ans, mais… Il ment… Il l’a, la solution, il va les réveiller… Je le vois dans mes songes, Ben.

Il se retourna et me prit par l’épaule. Je parvins à ne pas crier mais sursautai. Il approcha son visage du mien. Il puait. Une affreuse odeur d’éther et de sang. Un haut-le-cœur me souleva la poitrine.

— Pis que tout, je LES vois. Ils vont sortir. Un est déjà sorti, Ben, un est déjà né, on le sent tous, tous, on le voit, on voit ce qu’on était et ce qu’on va redevenir…

Je détournai le visage et le repoussai brutalement en arrière. Il tituba et je m’esquivai dans le couloir.

— David, tu me fais peur là, ...

... je t’en supplie, dis-moi où est maman !

Il resta figé dans le salon et dit sans me regarder :

— Suis-moi.

***

Amel montait les marches, le cœur battant, la main scotchée à la rampe, suivant Huang et Amélie de près.

Elle s’attendait à chaque seconde à voir surgir un vampire. Ou l’un des hommes de l’organisation B. Une terreur s’était emparée d’elle et la faisait suffoquer.

— Amélie ! fit-elle.
— Quoi ? répondit l’interpellée sans cesser sa progression.
— Qui est ton informateur ?
— Tu vas le rencontrer, sois patiente.
— Mais dis-moi qui c’est, bordel ! hurla soudain la jeune femme, incapable de résister à plus de pression.

Mais l’interrogée ne répondit pas. Elle ouvrit la porte de sortie de l’escalier et s’engouffra dans le couloir.

— Amélie ! Amélie ! s’époumona Amel, en vain.

Elle n’eut pas d’autre choix que de la suivre dans le couloir. Celui-ci était désert. Amélie le remonta à toute allure.

***

Il ouvrit la porte de l’appartement. Je le regardai faire, avec l’impression de me débattre dans des sables mouvants. Je le suivis, sans vraiment m’en rendre compte. Il semblait si irréel, si…

Il y eut un hurlement perçant. Je sursautai. Le vampire se figea, devant moi. Une silhouette se présenta devant nos yeux. Quelque chose se passa en moi, comme une porte qui claque, un fusible qui saute.

C’était elle. Vivante.

— Nouria, soufflai-je, avant que mes jambes ne me trahissent, et que je ne m’effondre au sol.

Une seconde jeune femme ...