Mes ressentis... (1) - Histoires de Sexe

Mes ressentis... (1)

Soirées éveillées, matins endormis, ainsi allait la vie.

Je me souviens la raison de ma présence ici. Il y a déjà quelques années, je naviguais sur des vidéos de plus en plus banales, de plus en plus dégoûtantes par leur banalité. Un monde où il ne faut pas entrer, un monde qu’il ne faut pas montrer.

Je suis allée dans ce monde là et de vidéo en vidéo, j’allais plus loin dans les catégories et les coups de reins. Et puis lasse des images salaces, je me suis détachée de cet endroit et je l’ai remplacé par des lieux de discussions où autrefois l’anonymat existait.

De simples paroles aux plus torrides : nous pouvions échanger des heures face à un visage, des corps enflammés, et tout cela en nuage ! Je ne sais pourquoi désormais il nous faut snapchat, instagram, une « cam » et que ça saute !

H ou F et c’était parti ! Les longs soupirs dans le gouffre de nos désirs, c’est au creux de tes yeux que j’existais et que je t’excitais terriblement. Nous nous chauffions et réchauffions avec grand plaisir, une description et on y allait à pieds joints !

Mais c’est fini. Alors j’ai essayé de m’adapter tout en continuant à chercher mes nuages en vain.

Jusqu’à ce soir où je me suis demandé où était la littérature dans le sexe.

Ici, j’ai découvert la tendresse, la hargne passionnelle et les ébats insensés et diablement excitants.

Ici, j’ai découvert le monde des lettres et des fantasmes. A travers les lignes et au rythme de vos mots, je brûlais de plaisir.

Ici où ...

... rien n’est interdit, rien n’est méprisable et seuls le désir et la jouissance dominent, rêve et réalité s’entremêlent dans une danse érotique captivante.

Moi, ici, j’y ai passé des soirées entières à me délecter de vos charmantes histoires, des fois par simple curiosité de lecture et d’autres fois par réel désir brûlant de bouger dans mes draps au rythme de vos imaginations.

Mais alors voilà, ce qu’il m’arrive n’a rien de plaisant. J’ai appris avec vous à me délecter des situations, des gestes des regards. Grâce à la littérature, nous pouvons analyser, décrire et profiter de chaque instant. Ce qui n’est pas le cas dans la réalité.

Je suis devenue ma principale observatrice, je ne suis pas dans le moment présent puisque je ne m’attends pas au déroulement des choses ou alors je m’attends trop à suivre ce déroulement comme une spectatrice, une lectrice muette, mais critique.

Une stratégie, un contact, des regards auxquels je ne m’attends pas.

En gros, j’ai perdu la flamme spontanée qui m’envahissait à chaque début d’ébat puisque je ne me sens pas la principale actrice et que je ne maîtrise pas ce qu’il advient. Je ne me projette pas avec férocité, je subis en quelque sorte la brute réalité qui ne me permet pas de suivre le rythme de mes envies.

Lorsque je me retourne et regarde mes précédents exploits, je ne suis pas fière de la manière dont je m’ignore, de la manière dont je me noie sous l’exigence de mon partenaire. Le vite fait parce que Monsieur bande, le vite ...