En ce matin de juin...
Datte: 02/02/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
école,
69,
pénétratio,
init,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... aide, mais tu lui en as été reconnaissante.
— Oh non, je suis vraiment une salope. Si vous saviez !
Francine s’assied, reste un moment silencieuse.
— Je vais vous dire pourquoi je suis une salope, mais promettez-moi de ne rien dire à personne, surtout pas à Daniel, cela lui ferait beaucoup trop de peine. Vous me le promettez ?
— Naturellement.
— Voilà. Au moment du bac, je me suis disputée terriblement avec mon père. Le jour de mes dix-huit ans, je suis partie de la maison avec l’argent que l’on m’avait donné en cadeau pour mon anniversaire et mon livret de caisse d’épargne. J’avais un peu plus de trois mille euros.
Je suis venue à Toulouse pour essayer de retrouver… enfin, pour être loin de chez moi. Mais il me fallait travailler. Le premier jour, j’ai trouvé un hôtel minable qui me coûtait vingt-cinq euros la nuit. Dès le lendemain, je suis allée à la recherche d’un emploi. Je savais que dans la restauration on manquait de personnel car les salaires ne sont pas très élevés et les horaires impossibles. Mais ces contraintes m’importaient peu, il me fallait arriver à vivre. J’ai donc fait le tour des restaurants et hôtels, prospectant partout, mais sans succès. Partout on me disait de repasser. Et, un jour, le patron d’un restaurant du centre ville m’a proposé une place de serveuse. Trois jours à l’essai, non payés, et si je faisais l’affaire un CDD d’un mois, tarif horaire du SMIG, trente heures par semaine, cinq jours de onze heures à quatorze heures et ...
... dix-neuf heures à vingt-deux heures. Ce n’était pas le rêve.
Il m’a gardée, et même au bout d’un mois m’a renouvelé mon contrat. Entre-temps, j’avais trouvé un studio meublé dans un vieil immeuble pour 500 euros par mois. Heureusement que j’étais nourrie. C’était un restaurant où venaient manger tous les employés ou ouvriers des environs. Pas un établissement de luxe, mais la nourriture était bonne. Par contre, le travail était dur, il fallait aller très vite. Pendant un an je suis restée là, mais je cherchais un emploi meilleur.
Lors d’une visite au camion de la médecine du travail j’avais rencontré une serveuse comme moi, et nous avions sympathisé. Elle était dans un établissement chic. Je lui ai dit que c’était un emploi comme ça que je voulais. Un jour, elle est venue me voir. Elle était mariée et se trouvait enceinte. Son patron cherchait une remplaçante. Je lui avais indiqué que je parlais parfaitement l’espagnol et correctement l’anglais. Je suis allée me présenter et j’ai été embauchée.
Je travaille donc à présent dans un restaurant relativement chic, fréquenté par des hommes d’affaires, des touristes fortunés, etc. Il y a une clientèle d’habitués, avec leur place, leurs routines. Rapidement, je les ai repérés et j’ai essayé de les satisfaire. Souvent nous échangions des mots aimables. Parmi ces habitués, un bel homme dans la cinquantaine, quelquefois accompagné d’un jeune homme. Saisissant des bribes de conversation, j’ai compris que c’était un veuf et son ...