Haunted House - Histoires de Sexe

Haunted House

... d’autres caressent ses lèvres entrouvertes, s’insinuent dans sa bouche pour se laisser mordiller par des incisives de plus en plus gourmandes.

Kim pose une main sur son ventre, et la sensation à cet endroit disparaît, remplacée par une autre, née de sa paume sur sa propre chair. Ce n’est pas la même chose, alors vite elle l’enlève. Elle se laisse aller.

Elle cambre les reins, gémit, se laisse écarteler par ces multiples mains invisibles qui lui procurent un plaisir comme elle n’en a jamais connu.

La tête renversée vers l’arrière, la bouche ouverte sur des cris de plaisir mêlés de halètements rauques, Kim sent en elle monter l’orgasme.

De la tête aux pieds, du bout des seins au plus profond de son ventre, son corps n’est plus qu’une immense jouissance. Alors elle se tord, crie, hurle son plaisir, tandis que des spasmes électrisent sa chair, que de longues pulsations parcourent chacune de ses fibres, intenses, interminables.

Quand enfin l’ouragan s’éloigne, quand son souffle rauque s’apaise, Kim sent encore sur elle la douce caresse de ces multiples mains. Un massage lent et relaxant, qui aide son corps à se détendre.

Peu à peu, la lumière dorée s’atténue.

On lui remet ses vêtements, ses chaussures.

Les mains la soutiennent, la redressent, ses pieds se posent sur le sol.

À ce moment, la lumière s’éteint brutalement et les mains retournent au néant.

Kim hurle, bat des bras en tentant de conserver son équilibre, mais se retrouve les fesses au sol, ...

... une main appuyée derrière elle.

On accroche son poignet.

— Kim ! Je suis là !

On l’aide à se redresser. Elle est debout, criant toujours.

— Kim ! Braille pas comme ça !
— Rémi ?
— Je suis là ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Oh, Rémi !

Rémi serra Kim dans ses bras, pour l’apaiser.

— Voilà. C’est fini, dit-il gentiment.
— Fini ? Balbutia Kim. Mais où étais-tu ?
— Pardon ?
— Qu’est-ce que tu faisais pendant tout ce temps ?
— Tout ce temps ? Mais…
— Pourquoi m’as-tu lâché la main ?
— À peine deux secondes ! Tu ne vas pas en faire un drame ?

Kim n’en croyait pas ses oreilles !

— Deux secondes ? Tu appelles ça deux secondes ?
— Oh ! Trois, à la rigueur, mais pas plus ! Écoute, cette baraque est diabolique, je n’aurais jamais imaginé un truc pareil !
— Diabolique ?

Kim frémit. Elle sentait encore rétrospectivement sur sa peau la caresse des multiples mains. Oui, c’était inimaginable.

— On a perdu l’équilibre tous les deux quand la lumière s’est éteinte et que la plaque de verre a bougé d’un seul coup, expliquait Rémi. C’est fantastique ! J’ai cru que j’allais m’écraser au milieu des macchabées, mais tout est faux ! C’est cauchemardesque ! Alors, on s’est lâchés et tu as hurlé, et j’ai tendu la main dans le noir pour te rattraper. Je crois que tu es tombée assise quand même. J’admets que c’était vachement surprenant, surtout à cause du trompe-l’œil avec les cadavres en dessous de nous.

Kim ne répondit pas. Elle tremblait dans les bras de son ami. ...