1. Rue d'Aarschot


    Datte: 30/01/2019, Catégories: fh, BDSM / Fétichisme pied, Oral 69, préservati, pénétratio, init, Auteur: Pieteke, Source: Revebebe

    ... suis pas tapé Bruxelles pour rien. Cette partie de la rue arrive à sa fin, j’arrive au prochain coin. Après, cela semble devenir plus sombre. Plus glauque. Les odeurs ne sont pas agréables, les gars qui se baladent, pas très fréquentables. Je ne me sens pas bien dans cette ambiance, mais il faut que je le fasse. Je crois qu’on pourrait tordre mon billet que je chipote nerveusement depuis vingt minutes environ. J’en ai d’autres dans mon portefeuille, mais je m’étais dit que je pourrais en essayer d’autres avec cet argent-là.
    
    Obnubilé par ce qui semble être la dernière partie de la rue, hésitant même à aller jusque-là, j’ai failli ne pas la voir. Dans la vitrine qui forme le coin de la rue, une petite blonde est assise jambes tendues sur un tapis rouge. Origine impossible à définir. Elle est mince, toute jeune, peut-être vingt ans, comme moi, et regarde devant elle. Je suis seul, devant sa vitrine, mais elle ne me regarde pas. Elle me fait un peu penser à Vanessa Paradis, un visage très fin, une bouche petite mais pulpeuse, presque le visage d’un enfant. Ses cheveux blonds lui tombent sur les joues. Elle arbore un air nonchalant. Veut-elle vraiment travailler ? Je m’attarde sur ses seins, ils paraissent fort petits. Ses jambes blanches se terminent par une paire de talons aiguilles. Elle respire le caractère. Sa tenue est de bon goût, un corset blanc travaillé avec un petit nœud rouge au décolleté, une mini-jupe blanche dont le tissu fin s’étale un peu sur le sol. On ...
    ... pourrait croire à une jeune fille qui s’est barrée de chez elle parce que ses vieux étaient de gros lourds chiants et qu’elle fait ça, dignement, juste pour gagner plus de fric que ses parents n’en auront jamais. J’ai autre chose que de l’excitation pour elle. Je l’admire. Je pourrais rester des heures devant cette vitrine à la regarder. D’un coup, elle soupire, se lève et va ouvrir la porte sur le côté. Sa petite tête passe sur la rue.
    
    — Alors, tu viens me demander mon prix ou tu continues à faire la statue ?
    
    Son français est impeccable. Elle m’a pris de court, je ne sais pas quoi dire. Je me sens trembler, à l’intérieur. Ça se concrétise…
    
    — Heu… c’est combien ?
    — Vingt-cinq la pipe, cinquante la totale, quatre-vingts le spécial Melinda.
    — C’est quoi, le spécial Melinda ?
    — Tu le sauras si tu me donnes quatre-vingts.
    — C’est OK.
    
    Ça y est. Je passe le cap. J’ai dit ça machinalement car j’étais prêt à m’encourir, mais tous mes efforts, mes phantasmes, mes rêves, mes heures passées sur le NET à discuter de la rue d’Aarschot avec un Belge sont trop ancrés là, dans mon petit cerveau émotionnel. C’est lui, je suppose, qui a dit : « C’est OK ».
    
    L’endroit est sombre. Un lit d’une personne, sur la droite avec des draps blancs et un coussin de la même couleur. Derrière, un rideau noir me sépare de je ne sais quelle pièce. J’imagine un mac assis sur une table. Quel drôle de truc ! Elle tire les rideaux qui nous séparent de la rue, allume un néon rouge. Elle fait ça d’un ...
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