Quand le tulle et le rose s'emparent d'Adeline - Histoires de Sexe

Quand le tulle et le rose s'emparent d'Adeline

... » en apparence n’en est pas moins redoutable. Elle le jauge, le passe au crible. Franchissons le pas, se décide-t-elle, résolue à ne pas s’en laisser compter aussi facilement.

— Détrompez-vous. Je crois qu’il y a quelque part, dans tout ce fatras, ce qu’il vous faut. Et j’en conviens avec vous, les sex-shops, les rares qui osent encore s’afficher ainsi dans des petites villes comme la nôtre, n’ont plus l’exclusivité de la frivolité, de l’exagération et de l’impudeur. Vous savez, la propriétaire de ce magasin sait pertinemment qu’en terme d’amour ou de relation sexuelle, tout commence par quelques jeux et préliminaires en lingerie très fine et peut-être parfois faut-il conserver un morceau de tissu si rare soit-il afin de privilégier des caresses plus délicates. Il y a quelques établissements dans les environs où il fait bon d’afficher son anatomie parée de dentelle ou de toute autre matière voluptueuse, sans parler du cuir, mais il s’agit d’un autre monde dans les rapports de séduction. Je m’égare, c’est peut-être parce que je viens de lire un article sur l’échangisme dans notre région qui paraît-il n’est pas aussi austère et prude que son climat le laisse croire. Mais dites-moi, cela fait quelques minutes que nous bavardons comme de vieux amis, pourtant un détail m’inquiète. Est-ce que vous comptez rester dans la tenue de votre essayage ?
—Oh non, pas du tout est sa première réponse qu’il considère aussitôt comme une absurdité. N’est-il pas bien, maintenant que les ...

... premières réticences se sont évanouies ? Frédéric s’étonne qu’elle se préoccupe à ce point de son apparence.

Voilà qu’elle lui parle sans la moindre retenue de pratiques sexuelles qu’il sait exactement se produire dans la région un peu comme si, lassés des paysages tristes et d’une histoire plus que turbulente et noire, les autochtones étaient incités à sortir obligatoirement des sentiers battus, à se mélanger vivants plutôt que morts. Peut-être y a-t-il là aussi un effet de mode incontestable, comme s’il fallait impérativement que tout le monde se mélange pour redonner une certaine saveur aux pratiques liées à la chair.

Frédéric un peu déboussolé par ce manque de pudeur généralisé observe ses comportements sexuels avec circonspection, tant il ne les comprend pas tous, se demandant bien ce que l’on peut y trouver de si merveilleux pour les rendre incontournables. Il se reprend donc très rapidement. Va-t-il se rhabiller ?

— Non, il n’en est pas question. Par contre, je me permets de vous poser une question.
— Je vous écoute.
— Je crois que je vais uniquement remettre ma chemise. Voyons, si vous possédez des modèles coquins pour les femmes, il se peut que vous disposiez de la même chose pour les hommes. Nous aussi, on s’affiche de plus en plus. Oui, non ?

Elle le fixe, attentive, attendant simplement qu’il poursuive son raisonnement. «Jette-toi à l’eau et cesse de louvoyer » a-t-elle envie de lui dire sans ménagement.

— Et bien, il se peut que je prenne aussi un ...