Quand le tulle et le rose s'emparent d'Adeline - Histoires de Sexe

Quand le tulle et le rose s'emparent d'Adeline

... vraisemblablement à cela qu’elle songeait tout à l’heure. Mais, elle le fait patienter. Elle l’interroge encore, feignant de ne pas saisir ce qu’il a en tête, comme si elle pouvait l’ignorer.

— Je ne comprends pas très bien. Qu’entendez-vous par le plus coquin possible ?

Elle accompagne ses paroles d’une moue dubitative, certainement feinte puisqu’elle sait pertinemment ce qu’elle doit rechercher.

— Et puis je crois que pour ce genre d’article il existe des boutiques spécialisées et de la vente par correspondance. Vous n’avez jamais essayé, non ?

Interloqué et irrité par cette réplique qui fouille sans retenue dans les recoins privés de ses désirs d’homme, Frédéric hésite d’abord à répondre. Bien sûr, comme tous ses congénères il a déjà acheté des revues pornographiques, mais jamais par correspondance. Une autre fois c’est une cassette dans un sex-shop près de la gare Montparnasse à Paris, dans une rue qu’il aime à parcourir parfois, rien que pour se repaître sans crainte d’être démasqué et dévisagé, d’une chair facile et docile. Mais, il se souvient aussi qu’il l’a jetée aussitôt regardée tant il l’avait jugée sordide.

Cette jeune femme qui pratiquait une fellation à son frère juste avant de se faire longuement sodomiser par lui, et tous les objets qu’elle s’introduisait ou se faisait introduire l’avaient mis très mal à l’aise, à la limite d’une nausée violente et d’un rejet du corps de l’autre. Les jeux de la chair, ainsi pratiqués, le dégoûtent au plus haut ...

... point et pourtant ils encombrent toujours autant si ce n’est plus son esprit. Oui, il désire répliquer sèchement à cette provocation afin de ne pas être définitivement assimilé par elle à cette catégorie d’hommes qu’il rejette ; mais tout cela doit faire partie du jeu.

— Oh ! Et bien, peut-être un « string minimaliste, transparent si possible, parce que maintenant, même les catalogues de vente par correspondance disposent de ce genre de dessous. Le coquin, le libertinage, l’érotisme, le fameux porno chic", en langage très politiquement correct envahissent la vie de tous les jours. Le corps se vend et fait vendre. Certains le regrettent, d’autres le combattent, mais n’est-elle pas tentante cette publicité-là tout près de votre miroir ? Cette femme sans visage et de dos dont les fesses sont traversées par une mince lanière de tissu, le tout dans des tons entre le noir et le gris. Et cette autre dont on aperçoit uniquement la bretelle fine et transparente du soutien-gorge. De jolis fruits de moins en moins bien défendus, ne croyez-vous pas ? Parfois, la mise en scène ou en valeur, si vous préférez, va encore plus loin et l’on parle des dessous bijoux, c’est exactement cela avec leurs petits anneaux dorés, ces perles gouttes d’eau qui s’insinuent dans le plus petit pli, le strass et tous ces brillants. Ne sont- ils pas plus sensuels ?

Nouvel échange de regards. Oh ! Que cet homme qui lui paraissait un peu falot au départ, totalement complexé et certainement très « vieux jeu ...