L'insoutenable perversité de l'être - Histoires de Sexe

L'insoutenable perversité de l'être

... faisait trop longtemps que j’attendais ce moment, en plus du stress de devoir le faire de mon lieu de travail. Comme je ne voulais pas m’éterniser au téléphone, nous sommes entrées dans le vif du sujet :

— Vous avez eu du temps pour réfléchir, Alexandra, où en êtes-vous ?

Je savais que je voulais la revoir, c’était le but de mon appel, je n’ai pas su lui dire autre chose.

— Vous souhaitez me revoir et j’en suis ravie, mais ne croyez-vous pas, et ceci dans votre intérêt, qu’il nous faudrait être plus précis ?

Impossible pour moi de prononcer certains mots, compte tenu de mon lieu d’appel. Elle l’a compris rapidement et s’est mise à préciser les choses à ma place de façon à ce que je réponde oui ou non.

— Vous êtes vous demandé si vous aviez besoin de vous trouver un motif pour être fessée ?
— Je crois que je préfère.
— Vous préférez, pouvez-vous m’en donner un ?
— C’est assez difficile à avouer…
— Est-ce que je peux me permettre de vous le suggérer ?
— Oui, allez-y !
— Vous avez fini par adopter le jugement que ce tribunal pour rire à rendu à votre encontre il y a quelques mois.
— Oui, je crois que c’est cela !

Elle a marqué une pause, pendant laquelle je l’imaginais sourire, puis elle a entamé doucement :

— J’ai quelque chose à vous proposer, Alexandra.

Encore une pause, puis elle a repris :

— Je vous propose un jeu de rôle ! Vous jouerez la séductrice prise de remords et moi la femme trompée, en colère après sa rivale.

Je l’ai laissée ...

... aller au bout de son idée, sans l’interrompre.

— Cela nous permettra de mettre en scène votre fantasme. Mais ne croyez pas que ce sera si facile, je vous mènerai la vie dure. Si vous pensez ne pas pouvoir tenir ce rôle, vous me le direz et nous étudierons autre chose. Cela vous convient-il ?

J’ai acquiescé, en fait cette proposition m’enthousiasmait, mais j’ai précisé souhaiter que cela se passe chez elle. Elle a dit qu’elle serait ravie de me recevoir et j’ai ajouté timidement que je voulais que ce soit le plus tôt possible. Elle a ri, je la vois demain.

… Ma vie bascule et je ne sais pas si je dois m’en réjouir.

Lorsque je suis arrivée chez Cathy, elle m’a accueillie chaleureusement comme elle sait si bien le faire. Puis, lorsqu’on s’est retrouvées au salon, avant même de s’installer, elle a mis les choses au point. Dorénavant, elle ne me recevrait plus qu’en tant que rivale repentie. Chaque fois, elle organiserait une mise en scène différente, à moi de m’adapter. À chacune de mes visites, je devrais jouer à fond le jeu proposé, sans me rebeller. Si le jeu ne me convenait plus, je devrais lui en faire part au téléphone, après une séance ou avant d’en commencer une autre. Il n’y aurait aucune analyse des séances sur place, à moi de faire le travail intellectuel, seule. Elle m’a demandé si j’étais bien décidée à m’investir dans ce jeu, j’ai répondu oui, mais je ne sais pas si je réalise vraiment dans quoi je mets les pieds.

Brusquement tout à changé !

Sa ...