1. Sans tort et cent reproches


    Datte: 23/01/2019, Catégories: fh, bizarre, délire, Humour aventure, sorcelleri, merveille, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... campagne près de Port-de-Paix, au nord d’Haïti, après un vol inquiétant de trois cents kilomètres. Le pilote, Alfonso, sans doute aussi vieux que son appareil, était un des nombreux amis de Peter, qui avait accepté de nous emmener, après avoir longuement hésité en matant ma poitrine, mon cul, et mes dollars. On s’était serrés tous dans le cockpit, juste derrière le pilote, les filles sur les genoux des garçons. J’avais tiré à la courte paille avec Estelle, mais j’avais perdu, et c’était moi qui avais eu l’honneur de chevaucher Peter, et celui-ci avait passé la moitié du voyage à bander de toutes ses forces en me caressant les seins à tout va. Mais pendant la deuxième moitié, il s’était détendu radicalement car je lui avais gerbé dessus. Ainsi que sur le pilote, qui faisait pourtant des efforts démesurés pour tenir à peu près droit le véhicule qu’on avait quand même décidé d’appeler un avion.
    
    Après que je me fus confondu en excuses auprès de tout le monde et que quelques autres billets eurent calmé la crise de nerfs d’Alfonso et suffi à offrir un nouveau costume aussi ridicule que le précédent à Peter, celui-ci nous fit louer une sorte de voiture dont il choisit de prendre les commandes après m’avoir fourni par précaution plusieurs sacs en plastique.
    
    — Nous allons rencontrer un hougan du nom de Sambo qui vit près d’Anse Rouge.
    
    Comme je n’étais pas sûr d’avoir tout bien compris, je questionnai des yeux Estelle qui se fit expliquer qu’un hougan était un prêtre vaudou ...
    ... et que Sambo était le meilleur que connaissait Peter. En fait, plus exactement, c’était le seul, mais ce n’était pas grave, il était quand même parmi les tout meilleurs, c’était lui-même qui l’avait dit à notre guide.
    
    Ben on n’était pas au bout de nos peines ! Pendant l’heure et demie de voyage cabossé, Aurélie réussit à capter une radio dans un patois plus ou moins français imbibé de créole. Mais ça faisait du bien d’entendre quand même à nouveau notre langue (enfin, un truc qui s’en rapprochait un peu). Et ça faisait aussi du bien d’écouter les nouvelles fraîches en provenance des États-Unis : la police de la ville de Charlotte était débordée par des milliers de manifestantes qui défilaient et copulaient nues dans les rues et les lieux publics. Il y avait encore sans doute du Bazouk là-dessous…
    
    ***
    
    — Un magicien ? Mais pourquoi voulez-vous un magicien ?
    
    Je m’étais sans doute attendu à trouver un vieux type louche bardé de grigris inquiétants, mais Sambo était un homme d’une quarantaine d’années qui avait l’air sympa (même s’il matait un peu trop mes seins à mon goût). Mais malgré tout, ça me gênait de lui dire la vérité crue ou même de commencer à parler de Bazouk.
    
    — Nous avons perdu un objet qui nous est cher, un objet magique.
    — Eh bien peut-être pourrai-je vous aider. Quel genre d’objet ?
    — Euh… un objet qui permet de lancer des sorts.
    — Des sorts ? Des envoûtements, vous voulez dire ?
    — Non, non, des sortilèges, vraiment. Par exemple, faire apparaître ...
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