1. Horrible Extase


    Datte: 20/01/2019, Catégories: hhh, bizarre, humilié(e), nonéro, délire, Humour sf, Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe

    ... !
    
    Dégageant son arme du corps de mon partenaire mourant, Émile Louis fonce sur moi, ses yeux chassieux brillant d’un éclat maléfique. Je n’ai pas le temps de décider si je dois ou non le laisser me tuer pour éviter une rupture de l’espace-temps. Mes réflexes prennent le dessus et le P38 lui crache deux bastos en pleine gueule, à bout portant, pulvérisant ce rictus barbare et le visage qui va avec.
    
    Aussitôt, c’est le noir complet. Implosion de ma conscience…
    
    --<O>--
    
    En sueur, entravée dans les plis du drap, j’émerge brutalement, un cri coincé dans la gorge.
    
    — QUOI ! Qu’est-ce qui se passe !
    — Rien, tout va bien…
    — Encore ce cauchemar ?
    — Oui. Désolée de t’avoir réveillé.
    
    Matt n’est pas mort, il est bien là ! Ses bras m’entourent, je me niche au plus près de sa chaleur rassurante. Pourquoi ce rêve horrible, à propos d’un tueur en série qui n’a jamais existé ? Comme si, chaque nuit, je touchais du doigt un univers parallèle connu de moi seule…
    
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    Je l’ai d’abord enviée : Albert était absolument fou d’elle. Il devait être bien agréable d’être aimée ainsi, pensais-je.
    
    — Il m’adore, se glorifiait-elle. Il est en extase devant moi.
    
    Thaïs était mon amie depuis notre enfance. J’admirais ses parents de lui avoir octroyé ce prénom peu commun. Elle était belle, vive, un peu écervelée, certes, mais si gentille !
    
    Sa nouvelle conquête se prénommait donc Albert. Personne n’est parfait, n’est-ce pas ? C’était un gros garçon assez quelconque, ...
    ... je n’aurais pas fait de folies pour lui, moi, mais chacun voit midi à sa porte.
    
    Bref, ils tombèrent amoureux l’un de l’autre. Tout nouveau tout beau, au début, comme il se devait. Albert était-il un amant fougueux ? Non, loin de là.
    
    — Il se contente souvent de me contempler, me confia Thaïs.
    
    Au restaurant – car il m’est arrivé de déjeuner avec eux – il lui choisissait les plus beaux morceaux et ne cessait de lui demander si c’était bon, si elle en désirait encore. Enfin, il était aux petits soins pour elle. Cet enchantement dura quelques semaines. Puis Thaïs, un jour, se confia à moi :
    
    — Il devient un peu collant. Et excessivement jaloux ! Il m’espionne, il est vraiment trop possessif, tu vois.
    
    Je voyais. Mais qu’y faire ?
    
    — Il t’adore, il est en extase devant toi…
    — Arrête de te foutre de moi, tu veux ! Je préférerais qu’il m’aime moins et qu’il me lâche un peu les baskets. Il m’attend à la sortie du bureau, l’autre jour il m’a fait une scène terrible parce que j’embrassais Julien. Julien, tu te rends compte ! Être jaloux de Julien, faut être débile !
    
    En effet. Pauvre Julien. J’ai voulu plaisanter :
    
    — Peut-être que tu l’embrassais sur la bouche, le Julien ?
    — Très drôle !
    
    La situation alla de mal en pis, comme on dit dans les fermes bretonnes.
    
    — Ça ne peut plus durer, m’annonça Thaïs. Je vais le quitter. Son adoration perpétuelle me rend la vie impossible. Si tu pouvais m’en débarrasser…
    — Merci, j’ai ce qu’il me faut en abondance.
    — Sophie ...
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