1. Horrible Extase


    Datte: 20/01/2019, Catégories: hhh, bizarre, humilié(e), nonéro, délire, Humour sf, Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe

    La collection « Antilogies » regroupe des textes courts (entre 1500 et 7500 signes) proposés par un panel d’auteurs recomposé en fonction du sujet « antilogique » mis en ligne sur le forum Revebebe durant le mois en cours – tout membre peut soumettre son ou ses sujets d’antilogies.
    
    Tous les lecteurs peuvent avoir accès au forum pour participer ! : Concours et jeux d’écritures ; Antilogies et autres jeux (ré) créatifs — les textes ou Antilogies — les discussions.
    
    Sommaire
    
    Tant de choses devant mes yeux : la mer, enfants qui jouent, femmes charmantes, terrasse de café bondée d’étudiantes, bar à tapin clandestin, bitume, poubelles, crasse ; tant de signes de vie, beaux ou pas. Et aucune envie. Ou plutôt une seule : retrouver ma maîtresse.
    
    Je l’ai rencontrée il y a peu. Elle est mystérieuse, à la fois courante et interdite, tentante et inaccessible. Elle est surtout exigeante et ne partage pas. Beaucoup avant moi ont cru la contrôler mais personne n’a réussi. Elle a une façon de me tenir par le plaisir qui m’enlève toute volonté de la quitter. Chacune de nos rencontres se termine par un plaisir fulgurant qui me submerge. Oubliez les petits orgasmes, les fluides mêlés de sueurs de deux corps enchevêtrés. Ce plaisir-là est incomparable. Il vous prend des pieds à la tête, vous entraîne dans des territoires indescriptibles et vous relâche essoufflé, épuisé et avec une seule chose en tête : recommencer.
    
    Je ne vis que pour la revoir. Je sais pourtant que chacune de nos ...
    ... rencontres m’entraîne un peu plus loin dans la déchéance. Tout mon argent y passe, je me néglige, mes dents tombent, je pue la mort. Moi autrefois si fier et désirable, je suis devenu un fantôme que tout le monde fuit, l’exemple à ne pas suivre ; celui dont les mamans disent« tu finiras comme lui si tu ne vas pas à l’école ». Mais je m’en fous, mon état ne la fait pas fuir. Au contraire, son emprise se resserre chaque fois un peu plus. Elle est ma peau de chagrin, mon fléau, mon bonheur. La douleur et le manque sont apparus depuis peu. Son absence me fait souffrir atrocement, et même l’extase qu’elle me procure ne suffit plus à compenser le manque que je ressens. Elle m’a tout pris, sauf ma vie. Mais je sais que le jour où elle me demandera ce dernier cadeau est proche et que j’accepterai sans hésiter.
    
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    12 juin 1965. La jeune femme respire à peine. Nue, solidement garrottée, une vilaine plaie au front lui a maculé le visage d’une croûte de vermillon craquelé. Elle est blottie au fond d’une cage métallique, couchée en chien de fusil. Ma lampe de poche balaye son corps sale et couvert d’ecchymoses, sans déclencher la moindre réaction : soit elle dort, soit elle est déjà dans le coma. Son sort est réglé. Dans moins d’une heure, Émile viendra chercher cette fille qui lui sert d’exutoire depuis plusieurs semaines – une « poupée de chair » qu’il viole et torture à loisir – et l’achèvera, sans plus de commisération que pour un insecte. Puis il ira l’enterrer ...
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