Florentine
Datte: 14/01/2019,
Catégories:
fh,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
préservati,
pénétratio,
attache,
yeuxbandés,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... Florentine.
Ce devait être la millionième fois depuis dix ans qu’elle lui posait cette question, mais Jeannot ne lui en tint pas rigueur. Il savait être patient, surtout avec Florentine.
— Pas vraiment. Parfois. Mais depuis quelque temps, je suis presque tout le temps ici, alors je ne suis pas vraiment seul.
— Certes. Je te suis vraiment reconnaissante de m’aider ainsi. Parfois, j’ai du mal entre la maison, les enfants, le travail. J’aimerais avoir le temps de sortir, de rencontrer des hommes… Bah ! De toute façon, ce n’est pas ainsi que je pourrai plaire. Regarde-moi ! Je suis moche. Cela fait des années que je ne me suis pas occupée de moi.
— Ne dis pas cela, Florentine. Tu es très belle.
— Tu es gentil, mais inutile de mentir. Je vois mon reflet dans la glace. J’ai changé. J’ai quarante ans passés…
— Et tu es toujours aussi belle, Florentine, insista Jeannot.
Florentine secoua la tête et préféra ne rien dire. Elle savait que cela ne servirait à rien. Chacun resterait sur ses positions, de toute façon. Le silence qui suivit fut lourd.
— C’était moi.
Jeannot venait de briser le silence. Florentine le regarda, incrédule.
— C’était toi… quoi ?
— Ce soir-là, c’était moi, répéta Jeannot.
— Ce soir-là ? ne comprit pas Florentine.
Jeannot ne répondit pas mais son regard se fit insistant. Il semblait plonger dans ses yeux. Au départ, Florentine ne comprit vraiment ...
... pas de quoi il parlait. Ce temps-là était loin et elle avait depuis longtemps renoncé à savoir qui Jeannot avait choisi pour elle. Mais bientôt, sous ce regard insistant, elle finit par comprendre. Lorsqu’elle baissa les yeux, Jeannot sut qu’elle venait enfin de saisir ce dont il parlait.
— Et je te répète, souffla Jeannot, que tu es toujours aussi belle, à mes yeux en tout cas.
Florentine leva des yeux humides sur lui. Elle semblait complètement perdue. Le baiser que lui donna Jeannot n’arrangea rien. Il la serra alors dans ses bras et murmura un "je t’aime" à son oreille. Il semblait se soulager d’un poids porté depuis trop longtemps. Florentine s’éloigna et souffla :
— Ça fait longtemps ?
— Depuis toujours, répondit Jeannot.
— Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?
— Parce que j’étais timide et puis, après, c’était trop tard. Tu étais prise, mariée, enceinte… Je n’avais plus ma place. Mais maintenant… Florentine, dit-il en lui prenant tendrement les mains, si tu veux bien de moi, je serai ravi d’être là pour toi.
Florentine eut un hoquet de rire.
— Pourquoi a-t-il fallu que l’homme de ma vie soit sous mes yeux pendant tant d’années et que je ne l’aie pas vu ?
Jeannot sourit.
— Je vais prendre ça pour un "oui", dit Jeannot.
Florentine sourit et l’embrassa.
Il la rendit heureuse jusqu’à sa mort, lui laissant des souvenirs merveilleux et un amour inoubliable.