Essais de résistance à la chaleur
Datte: 10/01/2019,
Catégories:
f,
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
profélève,
dispute,
Oral
pénétratio,
fsodo,
Auteur: Lizbeth, Source: Revebebe
... semaine qui suivit fut calme, hors de question de déraper de nouveau. Les rapporteurs avaient validé la date de ma soutenance, ce qui était déjà un bon point : mes recherches étaient dignes d’être présentées.
Je n’avais recroisé Philippe qu’une seule fois depuis cette fameuse soirée, et il semblait plutôt normal, mais pressé. Il faut dire qu’il était si peu communicatif, en temps ordinaire, qu’on ne pouvait pas vraiment deviner ses moments d’agacement.
Je ne m’étais pas encore excusée. Pas à jeun, en tout cas. Ce matin-là, j’avais à lui confier le dossier numérique final de ma thèse.
J’entrai dans son bureau après avoir toqué discrètement. Il était posté à une table couverte de bouquins, dos à la porte.
— Salut, lança-t-il sans lever les yeux de son écran, pendant que je laissais tomber ma paperasse sur la table centrale.
— Tu vas bien ? me hasardai-je.
— Plutôt. J’ai reçu les actes du colloque de janvier dernier sur les armatures acier et les recherches en cours à Milan sur les assemblages, je sais pas si tu te souviens. Regarde, il y a des diagrammes de résistance hallucinants.
Son attitude recommençait à me lancer. Rien ne l’atteignait. Il ne réagissait à rien. Il était toujours le même. Aucune rancœur, aucun reproche, aucune allusion à cette soirée foireuse et foirée, rien. Je pensais, naïvement, qu’il allait relancer le sujet pour me corriger, ou même pour me demander comment je l’avais vécu, ou ce qui pourrait m’aider à passer outre. Mais non, même ...
... pas.
— Tiens, je t’ai tout mis sur la clé. C’est relu, et normalement, c’est propre. Tu as dit que tu pouvais tout faire imprimer à la repro et tout relier en thermique ?
Je l’avais coupé en lui tendant mon USB.
— Oui, je peux faire ça, répondit-il, sans se démonter, le menton dans sa main. Tu es tendue ?
— Du tout, je soutiens dans vingt et un jours et rien n’est imprimé. Tout va bien.
— C’est bon, tu prépares ton oral et je m’occupe de l’impression, et tout ira.
— Tout ira ?
C’était parti, je m’emportais.
— Tu crois que tout ira ? Pourquoi tout est toujours allé ?
Il avait pivoté sa chaise vers moi, les bras croisés. Ses sourcils étaient froncés sur ses yeux clairs, et son expression était indéchiffrable.
— Tu n’as pas d’avis, tu n’es pas critique ! Tout va bien et tout est bien. Mon traitement problématique est parfait ! Je déprime complètement, et tu me jures que je vais y arriver ?
— Je suis pas ton psy, trancha-t-il, reprenant sa lecture.
Je restai abasourdie.
— Tu te fous de moi ?
— J’y peux rien ! s’exclama-t-il en étendant les bras.
D’ordinaire, il ne haussait jamais le ton.
— Je n’y peux strictement rien, si ton argumentation est logique ! Tu veux que je te contredise pour… seulement pour… pour t’emmerder ? Tu crois que je peux faire ça ? Tu crois que c’est dans ton intérêt ? Tu prends conscience de ce que tu me demandes ? Tu te rends compte que ça fait trois ans que t’aurais pu me faire un reproche et que tu attends le dernier ...