1. Essais de résistance à la chaleur


    Datte: 10/01/2019, Catégories: f, fh, hplusag, Collègues / Travail profélève, dispute, Oral pénétratio, fsodo, Auteur: Lizbeth, Source: Revebebe

    ... échapper un reniflement, alors qu’il stoppait son auto juste devant ma résidence. Il sortit énergiquement de la voiture et vint ouvrir ma portière. Je descendis du véhicule, comme obtempérant à un ordre, alors qu’il ne m’avait strictement rien demandé.
    
    — Ça va aller, quand même ? Ressaisis-toi, balança-t-il sur un ton tranchant.
    
    Non, ça n’allait pas aller. Sans avoir eu le temps de me demander comment j’osais faire ça, je me jetai sur son épaule en sanglotant misérablement.
    
    — C’est stupide, je suis stupide, ça fait trois ans que je bosse et trois ans que j’en chie, tu crois que je pourrais tout foutre en l’air ? Ça fait trois ans que tu me supportes et que tu m’aides, et je te le rends au centuple comment ? En la jouant tarée allumeuse et bourrée dans une soirée étudiante.
    — Stop, arrête. C’est bon. J’ai pas envie d’entendre ça.
    
    Sa voix couvrait presque la mienne. Il n’avait pas bronché, me laissant badigeonner sa chemise d’un mélange de larmes et de reniflements humides.
    
    — Tu craques, c’est normal.
    — Non, je suis pitoyable, c’est à la hauteur de rien, c’est nul.
    
    Il saisit mon visage entre ses mains. Mon nez coulait. Mes yeux coulaient. Mon maquillage coulait. Tout coulait. Un naufrage total.
    
    — Tu n’es pas pitoyable.
    
    J’avais du mal à détourner mes yeux des siens.
    
    — Tu vas te coucher, tranquillement. Demain, tout ira bien.
    
    Je reniflai.
    
    — Demain, tout ira bien. Je te promets. C’est comme ça. Demain, tout ira bien.
    
    Il parlait dans mes ...
    ... yeux, sa bouche si près de la mienne que j’inspirais l’air qu’il expirait, que j’avalais ses mots, que je me dissolvais en un nuage de particules de pur abandon. Et de pure confiance. Je lui faisais confiance, en fait. Demain, tout irait bien. Ses mains s’attardèrent sous mes mâchoires. Son pouce droit essuya le noir qui maculait les poches sous mes yeux. Puis soudain, il avança ses lèvres pour les poser sur mon front.
    
    — Je te jure que tu vas y arriver.
    
    Alors, il était comme ça, le Philippe remonté. Je m’éloignai, la mort dans l’âme, à la fois honteuse et rassurée, sans oser me retourner. Je titubais un peu. Pas trop. Tiens, ma voiture était sur le parking ? Ah, oui, j’étais partie à pieds. Digicode, porte, couloir, ascenseur, troisième, porte, couloir, clefs, porte : tout était assez machinal pour que je puisse l’exécuter sans réfléchir. Arrivée dans l’unique pièce, je jetai un coup d’œil par la fenêtre. Il était toujours en bas, les mains dans les poches, appuyé côté conducteur. Quand j’allumai la lumière, il leva les yeux et me fit un signe avant de remonter dans le véhicule, une nouvelle clope entre les doigts. Il démarra le moteur et repartit à vive allure. Moi, je suivis sa main qui apparaissait toujours à la fenêtre jusqu’à ce qu’il tourne au coin de la rue.
    
    C’était à la fois triste et décevant, cocasse et navrant. En réfléchissant, ça n’aurait pu tourner que de cette façon. Tout ça avait l’effet d’une bonne grosse claque qui ramène à la réalité.
    
    —ooOoo—
    
    La ...
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